Le Cateau-Cambrésis
Trémois équipera les voitures électriques aussi
L’équipementier automobile, aidé par le fonds de modernisation automobile et aéronautique mis en place par l’Etat dans le cadre de France relance, pourra moderniser son site et s’ouvrir au marché de l’électrique.
«On ne fabrique plus d’appui-têtes», précise Matthieu Cabau sans cesse questionné sur l’ancienne production phare de l’entreprise Trémois qu’il dirige depuis septembre 2018. L’équipementier automobile, installé au Cateau-Cambrésis, confectionne désormais des tapis d’habitacle, «on fait la moquette qui reste dans le véhicule», prévient Matthieu Cabau, des insonorisants et des éléments de coffre. «Nous réalisons tout cela pour des constructeurs locaux.» Les tapis de la Peugeot expert construite par PSA Sevelnord à Hordain ; ceux de la Renault Scenic réalisée à Douai et les éléments acoustiques de l’Espace ; des éléments de coffre pour les Yaris de Toyota Onnaing ; la plage arrière de la nouvelle Kangoo de Renault Maubeuge par exemple.
«Notre spécialité, ajoute le directeur, c’est de fabriquer la moquette en partant de la fibre issue du recyclage de matières premières, en particulier de bouteilles d’eau. Nous l’achetons au Benelux, en Italie, parfois en Chine, et la transformons entièrement sur notre site. Elle sert à nos propres besoins comme à ceux du groupe.» Parce que Trémois fait, depuis 1978, partie de Trèves.
«C’est un groupe familial français, rappelle Matthieu Cabau. Il existe depuis 1836, mais a surtout connu une forte croissance à partir des années 50, lorsque le marché de l’automobile a explosé.» Il construisait alors la capote des 2CV, s’est peu à peu spécialisé dans l’habitacle et est devenu mondial. Il compte aujourd’hui 22 usines dans 16 pays, 4 200 employés et affichait un chiffre d’affaires de 530 millions d’euros en 2019.
Achat, digitalisation et robotisation
Au Cateau-Cambrésis, ce sont 165 CDI et CDD, aidés d’une quarantaine d’intérimaires, qui travaillent sept jours sur sept, en 3x8. «100% de notre logistique est faite ici», pointe le directeur. Le stockage autant que l’expédition : l’entreprise, qui affichait un chiffre d’affaires de 46,7 millions d’euros en 2019, 38,7 millions l’an passé, dispose pour cela de 23 000 m² couverts.
Jusqu’ici, Trémois ne travaillait que pour les véhicules qui roulent au carburant. Elle souhaitait pouvoir équiper les voitures électriques aussi. L’appel à projets pour bénéficier du fonds de modernisation automobile et aéronautique, cet été, n’a pas échappé à Matthieu Cabau. Il a présenté deux pistes de développement pour son entreprise : «celui d’aller vers la fourniture de produits innovants pour les véhicules électriques. Ils ont de nouveaux besoins, notamment en acoustique, et de ce fait, nous, en nouvelles machines», et pour améliorer sa compétitivité et moderniser Trémois, il prévoit la digitalisation du site et l’arrivée de robots collaboratifs qui permettront de soulager les employés, sans pour autant les remplacer. Sa candidature a été retenue, Trémois va bénéficier d’une subvention de 560 000 euros qui s’ajouteront au 1,5 million d’euros que le groupe compte investir en 2021. Tout va aller très vite. «Ces investissements seront faits avant l’été», souligne Matthieu Cabau.