Implantés à Beaumetz-lès-Loges, près d'Arras
Transports Gardien : un levier à cinq vitesses
Les transports Gardien fêtent leurs 35 ans d’existence. Depuis juin dernier, Cyril Gardien et Oriane Bonnard ont repris l’affaire de leurs parents et comptent s’appuyer sur cinq leviers pour pérenniser l’entreprise familiale.
Depuis le 6 juin dernier, Patrick Gardien a transmis à ses enfants l’entreprise de transports qu’il a créée avec son épouse en 1988 à Beaumetz-lès-Loges. Même s’ils ne se prédestinaient pas à cela, Cyril et Oriane ont fini par prendre le camion en marche. «On a toujours baigné dans les camions», raconte Oriane qui a rejoint l’entreprise familiale en 2008 et qui en est aujourd’hui la directrice commerciale. «Après mon bac, j’ai fait une école de com’, mais ça ne me plaisait pas. J’ai donc décidé de tenter l’aventure et j’ai passé un master en transport-logistique et commerce international».
Trois ans plus tard, c’est son frère Cyril qui saute le pas. Lui qui petit rêvait juste de passer son CAP Routier. «Au final, j’ai fait une prépa puis une école de commerce», raconte le nouveau président des transports Gardien. «Au bout de cinq ans, j’ai dû faire un choix. Et il se trouve qu’ici il fallait un peu assainir la situation et mettre en place des choses. J’ai donc décidé de rejoindre l’entreprise».
De 36 à 29,5 litres aux cent en 12 ans
A ce jour, les transports Gardien, c’est 18,4 M€ de chiffre d’affaire sur le dernier exercice, 250 cartes grises dont 110 véhicules moteurs pour 150 salariés. Et une dynamique positive, puisque dans le cadre d’un agrandissement prévu en 2024, les transports Gardien recrutent 10 salariés.
«Mais le transport de 1988 n’est plus le transport d’aujourd’hui, précise Cyril Gardien. On a donc identifié cinq facteurs clés de succès sur lesquels on veut performer». Le premier facteur concerne les hommes. «Un ensemble routier, ça vaut 200 000 euros. On forme donc beaucoup et on fait de la promotion interne». Le deuxième facteur est la frugalité. «On a commencé à employer ce terme en septembre 2020, ajoute le président. En pleine année Covid, on a sauvé notre exercice en ayant une meilleure gestion de la consommation de nos carburants». Cette dernière représente 30 % des coûts de l’entreprise.
Chez Gardien, la consommation était de 36 litres aux cent kilomètres en moyenne parc en 2012. Douze ans plus tard, elle est descendue à 29,5 litres soit 25% de moins.
Résilience et agilité
L’entreprise est aussi en train de renouveler son outil informatique : comme troisième facteur, l’innovation est la digitalisation. Et cela induit le quatrième facteur, la résilience. «Nos équipes consacrent 80% de leur temps à gérer des aléas». Cela peut être des embouteillages, de l’attente chez les clients, des travaux, une panne de camion, etc. «La résilience chez nous, c’est donc surmonter les aléas en fonction de l’adversité».
Enfin, le cinquième facteur concerne l’agilité. «On doit avoir de la souplesse et de la flexibilité», conclut Cyril Gardien. «Car la mobilité de demain, on ne la connaît pas, alors que les investissements sont lourds et amortis sur le long terme».
Face à un avenir incertain du transport routier, «on utilise déjà un gasoil HVO fabriqué à partir d’huiles végétales durables. On réduit ainsi de 90% nos émissions de CO2 et on va bientôt utiliser le B100 à base de Colza même si cela reste des moteurs thermiques. Les camions électriques ou à hydrogène, on en parle, mais ce n’est pas du tout au point et ce n’est pas adapté. Au niveau de la conversion énergétique, on n’a aujourd’hui pas de véritable solution».