Transluminal : une bonne santé primée mais à préserver
La société pompéienne Transluminal, spécialisée dans la fabrication de dispositifs médicaux, vient de recevoir le prix Oséo à l’occasion du concours Deloitte-In Extenso Technology Fast 50 pour la région Est. Cette reconnaissance, pour son innovation constante et sa progression en termes de croissance (plus 154 % en trois ans), ne cache en rien les interrogations légitimes que se pose Etienne Malher, son pdg, sur la poursuite du développement de sa société extrêmement liée à son autre société MS Techniques.
Une croissance de 154 % sur trois ans (de 2009 à 2011). Des clients en Israël, Suisse, Allemagne et 90 % de son activité à l’exportation. Transluminal, de Pompey, est le stéréotype de la pépite entrepreneuriale à la mode PME-PMI. Pas étonnant qu’elle ait reçu le prix Oséo lors du palmarès Deloitte-In Extenso Technology Fast 50 pour la région Est (voir encadré). Une reconnaissance, remise à Strasbourg, qui va permettre à la société meurthe-et-mosellane de «se faire connaître notamment auprès des acteurs de nos voisins de la Grande Région», explique Etienne Malher, pdg de l’entreprise. Spécialisée dans le développement et la fabrication de dispositifs médicaux pour les thérapies transluminales (techniques d’interventions chirurgicales utilisant comme voies les vaisseaux sanguins, les voies respiratoires et d’une manière générale les canaux naturels), l’entreprise meurthe-et-mosellane est la seule lorraine à avoir été récompensée, les autres sont toutes alsaciennes.
MS Techniques : classée en Industrie ?
Créée en 2005, Transluminal s’affichait, à l’époque, comme une réponse à la demande des clients de sa grande soeur MS Techniques créée en 1992 et centrée sur la fabrication d’instruments médico-chirurgicaux (cathéters, sondes, introducteurs, endoscopes et autres instruments d’intervention). «Au fur et à mesure du développement de MS Techniques, nos clients nous demandaient des produits de plus en plus élaborés avec une demande d’étude de faisabilité, de prototypage et de pré-industrialisation. Il devenait impératif de créer une autre société», assure Etienne Malher. Aujourd’hui, Transluminal fait vivre MS Techniques et inversement. Les moyens techniques et de production, comme l’extrusion, le moulage par injection, l’assemblage en salle blanche, permettent à l’entité lorraine de s’affirmer comme une véritable ingénierie de matériels et de dispositifs médicaux. Un destin commun et le développement de l’une est profitable à l’autre. Une symbiose quasi parfaite, une bonne santé mais une santé à préserver. «Aujourd’hui, MS Techniques pourrait voir son activité classée dans la catégorie Industrie ce qui aurait pour conséquence une augmentation significative en termes d’imposition et toutes les conséquences qui pourraient en découler. Pour le moment, nous ne sommes pas encore fixés, nous attendons», confie le pdg des deux sociétés pompéiennes qui affichent un effectif d’une soixantaine de personnes. Même les pépites ne sont plus aujourd’hui à l’abri du doute sur le devenir de leur activité.