Santé
Traiter le cancer au plus près des Châlonnais
L’extension de l’Institut de cancérologie de Bourgogne installée à Chalon-sur-Saône a été inaugurée le 15 septembre dernier. Près de cinq millions d’euros ont été investis dans le nouveau bâtiment et de nouveaux équipements pour traiter l’ensemble des cancers et éviter de longs déplacements aux patients.
3 200 patients ont profité des équipements de l’un des trois sites de l’Institut de cancérologie de Bourgogne situés à Dijon, Auxerre et Chalon-sur-Saône en 2021. « 30 % des patients traités par radiothérapie en Bourgogne-Franche-Comté passent par l’un de nos centres » expliquent les docteurs Benjamin Schipman et Julien Charret. Un nombre difficile à assumer notamment pour le plus important des trois sites, celui de Chalon-sur-Saône. Créé en 1988 il a accueilli 1 200 patients en 2021. Historiquement, il comptait deux machines devenues insuffisantes pour répondre à la croissance du nombre de malades du cancer. « Nous étions aussi obligés d’avoir une large amplitude horaire, de faire attendre les patients et c’était compliqué tant pour le personnel que les transporteurs. »
De nouveaux équipements
Devant une telle situation, l’établissement a décidé d’investir. « Nous avons fait l’acquisition de la parcelle voisine à la clinique Sainte-Marie pour greffer les nouveaux locaux et ne faire qu’un seul service. » Un an et demi de travaux ont abouti à une extension de 450 m2, épurée et chaleureuse pour participer au moral des patients. Inauguré le 15 septembre dernier, le bâtiment s’accompagne de l’arrivée d’une nouvelle machine de radiothérapie pour renforcer les deux équipements existants.
2,2 millions d’euros ont été nécessaires pour les travaux, 2,5 millions d’euros pour acquérir la machine. « Nous n’avons pas pris une machine standard mais opté pour un équipement capable de faire de la stéréotaxie, le traitement par radiothérapie pour les tumeurs de petite taille avec une forte dose sur un petit volume. » Les deux médecins visent ainsi les cancers osseux, cérébraux, hépatiques ou pulmonaires plus petits. « Le nombre de séance est également restreint puisque la dose est plus forte. Au lieu de 30 à 40 séances en radiothérapie classique, il suffit de trois à cinq séances pour un meilleur résultat. »
Poursuivre les investissements
Ce nouvel équipement a permis de réduire l’amplitude de traitement. Mais il a aussi donné aux châlonnais accès à une technologie qui n’était alors disponible que sur le site dijonnais. De quoi éviter de nombreux déplacements aux patients de Saône-et-Loire. « Ils sont désormais traités au plus près de chez eux. » L’Institut de cancérologie de Bourgogne de Chalon-sur-Saône a rapidement constaté une augmentation d’activité.
En parallèle, l’établissement a investi deux millions d’euros dans une autre machine pour renouveler progressivement son parc matériel. « Cet équipement réalise aussi de la stéréotaxie mais il apporte surtout plus d’ergonomie avec un meilleur confort aux patients et aux personnels manipulateurs. » Les docteurs Schipman et Charret prévoient également de renouveler la dernière machine à moyen terme. « Nous suivons les évolutions technologiques mais actuellement nous pouvons déjà traiter toutes les tumeurs à l’exception de la pédiatrie. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert