TPE locales : les oubliées de la communication ?

Que l’on explore le nombre d’établissements sous l’angle de la région Grand Est (+ de 430 000) ou du département de la Meurthe-et-Moselle (près de 50 000), la proportion est la même. 9 entreprises sur 10 sont des Très Petites Entreprises, générant 80 % de l’emploi salarié. Durant le premier confinement, il y a deux ans, commerçants, artisans et TPE ont été les plus démunis, coupés de présence physique avec leur clientèle. Au quotidien, la majorité des TPE manie l’équilibrisme avec une fragilité de finances et ne peuvent pas envisager de se lancer dans des frais liés à une potentielle campagne de communication orchestrée par une agence spécialisée. Elles restent ainsi hors des radars de tout plan en la matière, entrant là dans le système de «la débrouille». Leur meilleure communication demeure leur ancrage local et leur tissu relationnel. Avant la Covid-19, la digitalisation de leurs activités n’était pas une priorité absolue. Les conséquences socio-économiques de la pandémie ont changé la donne, avec une marche forcée vers le numérique. Cependant, ouvrir une boutique e-commerce et vendre sur les place de marché, via Amazon, Uber Eats… ne suffit pas et s’avérera au mieux un business d’appoint. Alors, pour le dirigeant de ces structures de petite taille, au rôle si essentiel dans nos villes et nos campagnes, comment communiquer, trouver une stratégie marketing adaptée à ses besoins et rentrant dans ses contraintes budgétaires ? Commerçants, artisans et patrons de TPE doivent donc baser leurs forces sur leur présence territoriale, tout en optimisant le digital (click & collect, Drive, à emporter…). La communication 100 % locale a ses atouts et ses inconvénients. Faire appel à ses contacts et relations, articuler une soirée d’inauguration ou de promotion par exemple, distribuer prospectus et flyers, faire de la publicité sur Google Adwords et Facebook Ads, mettre en place des partenariats : au final, beaucoup de temps, d’argent, d’énergie pour des résultats aléatoires, avec un retour sur investissement faible. Surtout si on se lance à l’aveugle et avec dispersion…

Se différencier… avec rigueur

D’autres moyens simples et bon marché pour faire connaître son commerce de proximité, son process artisanal, le savoir-faire de sa TPE sont envisageables. Préalable : établir son plan d’action (quelques lignes suffisent), avec un diagnostic et une mise au clair de ses objectifs. Ne jamais perdre de vue : une communication sert d’abord à vendre ! Pas pour construire une image sympathique ou se faire connaître amicalement. Une TPE est un business. Aux méthodes explorées plus en avant dans ce panorama, d’autres viendront s’y adjoindre. Pêle-mêle : opération de relation presse vers les journalistes, distribution de goodies originaux, communication géographique (inscriptions sur les annuaires, les cartes et sites locaux, proximité avec des points touristiques), e-mailing, phoning, mailing et SMSing, messages vocaux sur son cœur de cible, organisation d’un événement local physique ou web - éventuellement avec d’autres commerçants -, Instagram avec des # sur sa ville en publiant des photos de ses produits avec des tarifs, identification des groupes Facebook locaux (associations, groupes d’influence) pour leur présenter des offres, suivi régulier de tous ses contacts professionnels sur les réseaux sociaux avec une attention portée vers les personnes ayant liké ou commenté une publicité. Tendance actuelle quant à la communication d’entreprise : raconter son histoire, ses racines et ses valeurs, l’implication de ses collaborateurs. On le voit, la liste est longue et éclectique pour se faire une place au soleil dans le domaine de la valorisation de sa TPE. Se différencier, exister… en le faisant de manière rigoureuse et organisée.