«Tout le monde a sa chance...»

Prophète sur une terre promise ! Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais et, c’est moins connu, président et fondateur du groupe Cegid le premier éditeur de logiciels de gestion pour entreprises, a donné sa vision de l’entrepreneuriat face à des acteurs économiques meurthe-et-mosellans réunis fin octobre au Crédit Agricole à Laxou. Rencontre avant la parole d’évangile…

«Aujourd’hui, il n’y a plus de précurseurs, il n’y a que des retardataires…», assure Jean-Michel Aulas.
«Aujourd’hui, il n’y a plus de précurseurs, il n’y a que des retardataires…», assure Jean-Michel Aulas.
«Aujourd’hui, il n’y a plus de précurseurs, il n’y a que des retardataires…», assure Jean-Michel Aulas.

«Aujourd’hui, il n’y a plus de précurseurs, il n’y a que des retardataires…», assure Jean-Michel Aulas.

Les Tablettes Lorraines : Président de l’Olympique Lyonnais et du groupe Cegid, éditeur de logiciels, entrepreneur dans l’âme, quel est le premier conseil que vous donneriez à vos homologues entrepreneurs et surtout aux potentiels créateurs d’entreprise ?

Jean-Michel Aulas : Tout le monde a sa chance ! Il faut juste savoir saisir les opportunités. L’entreprise, c’est de l’imagination, de l’innovation et un esprit d’ouverture. Aujourd’hui en matière d’entrepreneuriat, il n’y a plus de précurseurs, il n’y a que de retardataires.

Une maxime que vous appliquez au sein de votre entreprise depuis plusieurs décennies [le groupe Cegid vient de fêter ses trente ans, NDLR]. Est-elle encore applicable dans le contexte actuel ?

L’environnement est naturellement différent ! Dès la création de Cegid, suivi de l’introduction en bourse en 1986, nous avons bénéficié d’un environnement et d’un soutien de l’ensemble de l’écosystème entrepreneurial, clients, partenaires technologiques ou encore marchés financiers. Aujourd’hui les jeunes entreprises françaises rencontrent des difficultés à trouver les soutiens nécessaires et à lever les fonds indispensables pour se transformer de petite entreprise en entreprise de taille intermédiaire puis en un grand groupe. C’est là qu’il faut intervenir en matière de soutien.

D’où la création en fin d’année de votre Fondation Cegid pour l’entrepreneuriat. Quel sera son rôle ?

Notre volonté à travers cette fondation pour l’entrepreneuriat est de soutenir les entrepreneurs qui créent et se développent dans la durée et produisent de la valeur pour tout le tissu économique français, en particulier en matière d’emploi.

Un soutien jugé peu présent quand on voit des entrepreneurs qui battent le pavé à l’image de la CGPME ces jours derniers. Dans ce «ras-le-bol» généralisé pas facile d’être entrepreneur aujourd’hui ?

Il devient urgent que celles et ceux qui font les lois regardent réellement la vie quotidienne. L’agilité des entreprises est plus que nécessaire aujourd’hui. Cela ne sert à rien de mettre des obstacles à leur développement, c’est plutôt l’inverse qu’il faut faire.

Dans ces conditions, il semble délicat d’insuffler un esprit d’entreprendre ?

Délicat mais pas impossible ! L’avenir est dans le partage de cet esprit d’entreprendre. Un partage aussi bien à l’externe qu’en interne. Il est nécessaire de communiquer ses valeurs à ses collaborateurs. Le meilleur moyen d’évangéliser l’entrepreneuriat est de laisser parler les initiatives et surtout de les accompagner. L’avenir sera imagination, innovation et solutions. Le tout avec une grosse dose d’éthique et de civisme pour arriver à être réellement des entreprises citoyennes. Encore fautil laisser les entrepreneurs à y parvenir.