Tout ce que vous voulez savoir sur l'assurance-crédit
Une assurance-crédit, est-ce bien utile ? Un guide pratique, édité par le Médiateur du crédit aux entreprises, décrypte les mécanismes et enjeux de ce produit. Un guide d’autant plus utile que si l’entreprise ne va pas à l’assureur-crédit, il est possible que l’inverse se produise…
Un guide utile pour les deux parties commerciales : les vendeurs et les acheteurs. Le 15 novembre dernier, la Médiation du crédit aux entreprises a publié un guide «L’assurance-crédit pour tous», téléchargeable sur son site Internet. Le document, à vocation très pratique, s’adresse en particulier aux PME. Il explique le fonctionnement et les enjeux de l’assurance-crédit. Côté fournisseurs, c’est l’équilibre financier de l’entreprise qui peut être remis en cause par des impayés. Or, en garantissant ces derniers, l’assurance-crédit contribue à la réduction des risques du poste client. Côté acheteurs, l’enjeu est double, car celle-ci peut jouer positivement ou négativement : l’évaluation financière de l’entreprise faite par ces professionnels incitera (ou pas) les fournisseurs qui ont souscrit à l’assurance à accorder d’éventuels délais de paiement, ou, au contraire, à exiger des règlements immédiats. «Être indirectement informé par un de ses fournisseurs d’une décote effectuée par un assureur-crédit et être obligé de payer comptant «au cul du camion» peuvent être des expériences éprouvantes, au-delà de l’impact potentiellement déstabilisateur sur la trésorerie de l’entreprise», rappelle le guide. Dans l’ouvrage, huit fiches pratiques détaillent différents aspects de la démarche, pour accompagner le dirigeant dans la gestion de son poste client et ses relations avec les assureurs-crédit. Ces derniers fournissent trois types de services, rappelle le document : la prévention du risque d’impayé, son recouvrement, l’indemnisation des créances non recouvrées. Et il existe une multitude de polices de contrats : la plus courante (90 % du marché), la «police globale», porte sur la totalité du chiffre d’affaires. Mais il existe aussi celle dite «déglobalisée», qui cible un groupe de clients spécifiques ou une zone géographique. Celle dite «en excédent de pertes», comporte une sorte de franchise en termes de volume d’impayés. Celle de «garantie additionnelle», indemnise au-delà de la limite de crédit accordée par une première police d’assurance sur un client donné. Il existe aussi des polices limitées à des opérations commerciales ponctuelles.
Anticiper les mauvaises surprises
Autres sujets traités par les fiches du guide : la limite de décaissement, le coût des polices, et un panorama des différents acteurs de ce secteur, assureurs-crédit et courtiers, les polices pouvant également être incluses dans des contrats d’affacturage. Plusieurs fiches sont consacrées aux relations entre l’entreprise et les assureurs-crédit, quand la première n’est pas cliente des seconds. En effet, rappelle le guide, «vous pouvez vous abonner gratuitement aux portails d’information des assureurs-crédit, afin d’avoir accès à la tranche de montant garanti accordé par chacun d’entre eux sur votre entreprise». Une démarche qu’encourage fortement le guide, qui va jusqu’à conseiller de dialoguer et nourrir régulièrement ces interlocuteurs en données sur la santé de l’entreprise. Le principe de base : être inscrits sur leurs plateformes Internet permet d’être automatiquement informés d’un éventuel changement d’appréciation du risque par l’assureur-crédit, afin d’être en mesure de réagir rapidement. Un site Internet a été mis en place pour ce faire : www.acheteurs-assurance-credit.fr. Les entreprises peuvent saisir la Médiation du crédit dans le cadre de leurs relations avec les assureurs-crédit, lorsqu’elles sont en désaccord avec leur évaluation de la société. L’ouvrage a été élabor en collaboration avec diverses fédérations professionnelles : la Fédération française de la distribution des métaux (FFDM), l’Alliance des minerais, minéraux et métaux (A3M), la Fédération des industries mécaniques (FIM), la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), la Fédération française du bâtiment (FFB), la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et les assureurs-crédit Atradius, Coface et Euler Hermès. Il est également téléchargeable, gratuitement, sur le site de ces organismes partenaires.
anne.daubree