Territoires

Tourisme - Hébergement : des indicateurs qui interrogent dans le Grand Est

À l’heure où les comptes apparaissent bon en matière de tourisme, notamment en nuitées, boostés par les fêtes de fin d’année, le bilan tiré par l’Insee pour la dernière saison estivale s’affiche comme un indicateur à surveiller. La fréquentation d’avril à septembre 2024 est en baisse de l’ordre de 4 % dans les différents lieux d’hébergement par rapport à une année 2023 jugée record. Le haut de gamme demeure toujours en progression à la différence des autres secteurs.

Les hôtels haut de gamme ont continué de progresser l’été dernier, de l’ordre de 3 %, dans la région à la différence des campings en chute de plus de 4 %
Les hôtels haut de gamme ont continué de progresser l’été dernier, de l’ordre de 3 %, dans la région à la différence des campings en chute de plus de 4 %

Baisse de la fréquentation des hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) d’environ 4 % (3,6 % exactement) d’avril à septembre 2024 ! Bilan tiré par l’Insee dans une note de conjoncture parue fin décembre. 14,2 millions de nuitées ont été enregistrées dont 7,9 millions dans les hôtels (soit 56 % de l’ensemble des nuitées).

«La saison d’été 2024 demeure néanmoins sur un niveau de fréquentation élevé puisqu’elle est légèrement supérieure à celle de 2019, qui était le dernier point haut», temporise l’Institut nationale de la statistique et des études économiques.

Une baisse généralisée dans tous les départements. La Moselle, la Marne et la Haute Marne se démarquent avec un nombre de nuitées quasi-stable comparé à la saison 2023. La fréquentation diminue dans tous les autres départements. Ce recul est particulièrement marqué dans les Vosges et l’Aube (- 6 %), ainsi que dans le Haut-Rhin (- 5 %). Dans le Bas-Rhin, le repli affiche les 4 %. À noter que les deux départements alsaciens concentrent toujours près de la moitié des nuitées dans le Grand Est.

«Ce fléchissement de la fréquentation touristique doit nous alerter», assurait Marie-Claude Briet-Clémont, présidente du Ceser (Comité économique social environnemental régional) Grand Est, mi-décembre à l’occasion de la présentation du tableau de bord de la conjoncture économique et sociale de la région.

Tourisme à deux vitesses

Un fossé apparaît se creuser entre les typologies d’accueil et d’hébergement. Les hôtels haut de gamme (classé 4 et 5 étoiles) continuent de progresser avec une hausse de 3 % et de 2 % dans les hôtels 3 étoiles. À l’inverse, la clientèle des hôtels de gamme inférieure diminue fortement avec une chute de - 28 % dans les hôtels non classés et - 6 % dans les hôtels de 1 et 2 étoiles.

Dans les campings, contrairement aux deux années précédentes, le nombre de nuitées chute de 4,3 %. «Ce qui doit nous inciter à penser autrement le tourisme de la population en perte de pouvoir d’achat», assure Marie-Claude Briet-Clémont. Les départements ruraux sont les plus impactés, nous remarquons qu’il n’y a pas réellement d’impact de la politique liée au Pacte des ruralités», continue la présidente du Ceser Grand Est.

Un tourisme et un hébergement à deux vitesses qui laisse percevoir une nouvelle fracture territoriale et sociale.