Un été en France
Tourisme fluvial sur la Garonne
En pleine expansion avant la crise sanitaire, le tourisme fluvial reprend du service sur la Garonne avec de nouvelles offres de bateaux promenades. Activités ludiques et événementielles sont autant d’invitations pour une croisière sur le fleuve.
Le Covid lui
avait momentanément coupé les ailes. Ou devrait-on dire le moteur
et les voiles. Mais le tourisme fluvial reprend du service le long de
la Garonne et de la Dordogne : promenades dégustations,
nouveaux pontons et offres diversifiées, tout y est pour un
embarquement immédiat ! «Le tourisme fluvial occupe deux
gros volets», observe Cédric Naffrichoux, adjoint au directeur
général, en charge de l’itinérance et de l’écotourisme à
Gironde Tourisme. «Les croisières fluviales avec les grands
paquebots qui font escale en Gironde et concernent la plupart du
temps des compagnies étrangères, et les bateaux-promenades sur les
fleuves et les rivières.»
Itinéraires
Si la
Gironde compte 18 compagnies, une dizaine sont implantées à
Bordeaux et proposent pour la plupart des balades/dégustations avec
une découverte du patrimoine. Il existait déjà des départs sur
l’Estuaire, de Blaye ou Pauillac, et, depuis 3-4 ans, on trouve des
propositions à partir des nouveaux pontons aménagés de Libourne,
Langon ou Cadillac. Parmi les compagnies, Presqu’île Croisière
(créée en 2018) propose des balades à bord de l’Hermine qui peut
transporter 100 passagers ; «On découvre les villes depuis
le fleuve : Cadillac, Langoiran, Lestiac, Langon, Saint-Macaire,
Saint-Pierre-d’Aurillac, Castets-en-Dorthe…», intervient
Patrick Walcker, fondateur et dirigeant de la société. D’autres
croisières peuvent être plus longues, mais elles sont programmées
en fonction des marées. Les îles de Patiras et de Margaux sont
moins visitées, ainsi la compagnie Les Bateaux Bordeaux a préféré
concentrer son offre sur des plages plus courtes.
Dégustations
et patrimoine
Les offres
sont multiples et ont un dénominateur commun : le patrimoine
girondin, qu’il soit gastronomique, œnologique, architectural,
naturel ou historique. Chez Presqu’île Croisière, la plupart des
offres s’organisent sur des plages allant de 2 heures à 2h30, avec
des dégustations de produits du terroir et de vins locaux, sur des
thèmes divers : Découverte (du patrimoine), Clair de
lune (le soir) Vigneronne (avec un vigneron à bord)
Mascaret (où l’on surfe sur la vague à date précise) ou
encore Moussaillon (pédagogique et ludique). Les Bateaux
Bordelais sont, eux, la seule compagnie qui propose une restauration
à bord d’un de ses bateaux, le Sicambre, qui compte une cuisine et
sa brigade, et un vaste restaurant pouvant accueillir 150 convives
(et 250 en cocktail). Déjeuner ou dîner croisière se dégustent en
3 plats et 2 heures 30 de navigation.
L’événementiel
met les voiles
Un choix
ludique très prisé par les entreprises qui privatisent les bateaux
pour recevoir clients et collaborateurs : «Parce que c’est
un lieu unique et stratégique qui permet de faire passer un
message», note Nathalie Feferberg, directrice des Bateaux
Bordelais. Les privatisations sont l’autre gros volet de cette
offre. Présents au port de Bordeaux depuis 1972, les Croisières
Burdigala ont développé leur offre touristique. En plus des
croisières quotidiennes : Au fil de l’eau ou Picnic,
la compagnie propose des privatisations, dont certaines se font à
quai. «Nous travaillons avec des agences d’événementiel, des
entreprises organisent des séminaires, souligne Jade, «matelot
commercial». Nous nous adaptons à la demande». Les Bateaux
Bordelais cultivent également leur formule business : «Tout
est modulaire, on peut accueillir un CoDir de 10 participants ou une
réunion de 100 personnes» précise Nathalie Feferberg.
Un fleuve
prisé des Girondins
Si le
tourisme fluvial attire les touristes, il est avant tout prisé des
Néo-Aquitains : «80% de notre clientèle est de la région»
soutient Nathalie Feferberg. On compte une nombreuse clientèle
d’autocars à moins de 2 heures de route de Bordeaux et de
préciser : «Pour les privatisations, on compte 70%
d’entreprises girondines (dont la plupart de Bordeaux Métropole)
et 20% de parisiennes.» Et bonne nouvelle, les étrangers
reviennent : si 2022 a vu très peu d’Asiatiques, des
Européens et une clientèle haut de gamme américaine, tous semblent
de retour pour 2023.
Nathalie VALLEZ – Les Echos Judiciaires Girondins pour RésoHebdoEco - www.reso-hebdo-eco.com