Santé
TMUT 80 : le transport médical à toute vitesse pour sauver des vies
Kilian Godart s’est lancé il y a quelques mois dans le transport médical en urgence, de sang et de greffes à Amiens. Il vient également de racheter une société d’ambulance privée en Picardie.
« Je suis quelqu’un de speed ! », s’amuse Kilian Godart. Ça tombe bien, car il en a fait son métier, lançant, en juin dernier, sa société TMUT 80, pour Transport médical urgent transplantation. Dans son véhicule, il transporte des "grosses glacières", d’un point A à un point B. « Cela peut être par exemple un rein, que je vais chercher à l’hôpital d’Amiens, avec les chirurgiens qui ont réalisé le prélèvement, pour les amener à un autre hôpital afin qu’ils opèrent le patient en attente de greffe », explique Kilian Godart. En cas d’urgence vitale, le gyrophare est alors enclenché.
Pour cette activité, il faut être disponible tous les jours, 24 heures sur 24, « Noël et jours fériés compris, j’ai fait une croix dessus depuis longtemps. » Son téléphone ne le quitte jamais, « même quand je vais dans le jardin, je le prends avec moi. Mais là où j’habite, ça capte mal, alors on va mettre en place un standard pour être sûr de ne rater aucun contrat ».
40 000 euros de sa poche
TMUT 80 intervient dans l’Amiénois, mais aussi dans le Nord-Pas-de-Calais, à Paris et désormais à Nice, « où j’ai formé une collaboratrice qui sera bientôt opérationnelle dans ce secteur ». Lancer une telle entreprise, en pleine crise sanitaire, a été un pari risqué, mais qui semble réussir à cet acharné du travail, hyperactif. « Je ne vais pas le cacher, il faut avoir les reins solides », reconnaît-il, « personne ne m’a aidé, j’ai dû tout faire moi-même, me former à l’administratif, aux comptes etc. car les maths et moi, ça a toujours fait deux ! ».
Kilian Godart a investi de sa poche 40 000 euros, « si ça ne marche pas, je perds tout, et je n’ai pas droit au chômage ». Il a suivi une formation spéciale à Bordeaux, seule ville en France à la proposer, sur le transport de greffe, « à 2 000 euros la formation, il faut être sûr de soi ! ». Il s’ensuit de longues procédures administratives pour obtenir l’agrément, « en France, on aime la paperasse, il faut de la patience ». Il collabore aujourd’hui avec une quinzaine de personnes, des intérimaires pour répondre aux contrats, et envisage à moyen terme d’embaucher.
Ambulance et taxi
Le jeune homme concède « avoir peur », encore aujourd’hui, mais il y croit. Le domaine médical a toujours attiré cet ancien ambulancier, « pour être utile aux personnes ». Et il l’admet, « je suis plutôt à donner des ordres, qu’à en recevoir ». L’entreprenariat est devenu « une drogue », si bien qu’il vient de racheter une société d’ambulance privée en Picardie, et reprend ses cinq salariés. Kilian Godart se lance également dans l’activité de taxi, d’abord taxi simple pour ensuite être affilié à la sécurité sociale pour le transport de patient, « mais pour cela, il faut deux ou trois ans d’activité ».