Tibet: le dalaï-lama en 10 dates

Les bouddhistes tibétains croient que l'actuel dalaï-lama est la 14e réincarnation d'un chef spirituel né...

Image tirée d'une vidéo de l'AFPTV, le 24 février 2024, du Dalaï Lama s'exprimant lors d'un rassemblement public à l'occasion du "Chotrul Duechen" ou "Jour des offrandes", le jour de pleine lune du premier mois du Nouvel An tibétain, au temple du Dalaï Lama, à Dharamsala, en Inde © Tenzin Sangmo
Image tirée d'une vidéo de l'AFPTV, le 24 février 2024, du Dalaï Lama s'exprimant lors d'un rassemblement public à l'occasion du "Chotrul Duechen" ou "Jour des offrandes", le jour de pleine lune du premier mois du Nouvel An tibétain, au temple du Dalaï Lama, à Dharamsala, en Inde © Tenzin Sangmo

Les bouddhistes tibétains croient que l'actuel dalaï-lama est la 14e réincarnation d'un chef spirituel né en 1391. 

Aujourd'hui âgé de 88 ans, Tenzin Gyatso, nom monastique du dalaï-lama, a guidé les Tibétains à travers certains des plus malheureux événements de leur histoire.

Les Tibétains commémorent le 10 mars le 65e anniversaire de son exil consécutif à un soulèvement raté contre le pouvoir communiste chinois. Voici dix dates clés de la vie du chef religieux, moine et lauréat du prix Nobel de la paix. 

1935 : Famille d'agriculteurs

Lhamo Thondup est né dans une famille d'agriculteurs du village rural de Taksar, au nord-est du Tibet, le 6 juillet 1935, plus d'une décennie avant la fin de la révolution communiste chinoise. 

À l’époque, le Tibet est largement autonome, après s’être débarrassé de l’emprise de la dynastie chinoise Qing qui dura trois siècles et de l’invasion britannique.

- 1937: 14e réincarnation - 

Il n'a que deux ans lorsque des moines bouddhistes arrivent incognito dans la maison familiale en quête de la 14e réincarnation du dalaï-lama.

Les moines sont convaincus de l'avoir trouvé réincarné dans le jeune garçon qui leur demande un chapelet ayant appartenu au 13e chef spirituel tibétain décédé quatre ans plus tôt. 

En 1940, il est intronisé et prend le nom monastique de Tenzin Gyatso.

- 1950: Invasion chinoise - 

Un an après la prise du pouvoir par le Parti communiste, l'armée chinoise envahit le Tibet. La résistance, délabrée, est écrasée.

- 1954: Rencontre de Mao - 

Il visite Pékin et rencontre Mao Zedong qui lui déclare, rapporte-t-il, que "la religion est un poison". 

- 1959: La fuite en Inde - 

Il fuit Lhassa après que la Chine a déployé des troupes dans la région pour écraser un soulèvement populaire. 

Trop malade pour monter à cheval, il traverse les cols enneigés de l'Inde sur le dos d'un dzomo, un croisement de vache et de yak. 

L'Inde autorise l'installation d'un gouvernement tibétain en exil dans la ville de Dharamsala, au nord du pays. Pékin le qualifie de "loup en robe de moine".

1967: Campagne mondiale pour le Tibet

Il se rend au Japon et en Thaïlande, premières étapes de sa campagne de voyage autour du monde pour promouvoir sa cause, fréquentant les dirigeants mondiaux et les stars d'Hollywood. 

La tumultueuse Révolution culturelle chinoise de 1966-76 dévaste le Tibet.

- 1988: "la Voie du Milieu" - 

Il abandonne les revendications d'indépendance du Tibet au profit de l'approche de la "Voie du Milieu" pour une plus grande autonomie. 

La Chine continue de le qualifier de séparatiste.

- 1989: Prix Nobel de la paix - 

Il reçoit le prix Nobel de la paix pour avoir préconisé des solutions basées "sur la tolérance et le respect mutuel".

Pékin, qui avait réprimé quelques mois plus tôt des manifestations indépendantistes à grande échelle à Lhassa, condamne son prix qualifié d'"absurde".

2011: Retraite politique

Il quitte son poste de chef politique du gouvernement tibétain en exil pour laisser la place à un dirigeant démocratiquement élu.

De nos jours : Vie monastique

Il mène une vie monastique rigoureuse, se levant avant l'aube pour les prières. 

Une vidéo de 2023, filmée lors d'une cérémonie publique suscite une polémique, où le dalaï-lama demande à un garçon s'il veut lui "sucer la langue". 

Des Tibétains en exil l'ont défendu en expliquant qu'il s'agit d'une expression innocente et courante.

"Je me considère toujours comme un simple moine bouddhiste", écrit-il sur son site officiel. "Je sens que c'est le vrai moi." 

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