Après La Bobine de Ruhmkorff ou Forbidden di Sporgersi – leurs précédents spectacles découverts à Douai –, cette nouvelle création de Pierre Meunier et Marguerite Bordat plonge une nouvelle fois au cœur de la matière.
© Jean-Pierre Estournet
Après le vent ou la pierre, l’insaisissable et le minéral, le duo s’enfonce ici dans l’instable – la vase, matière molle et déconsidérée par excellence –, poursuivant leur travail d’expérimentation indissociable d’une aire de jeu sans cesse réinventée. En l’occurrence ici un marécage insidieux et dévorant, propice aux débordements, écoulements ou jaillissements, terreau idoine pour le vacillement des dogmes, le flottement des certitudes, l’engloutissement des fondations. Une fois les digues rompues, ce territoire insolite invite alors au changement et à la réinvention de soi, provoquant un questionnement puissant et stimulant où l’humour n’est jamais loin. Lointains héritiers des clowns Pierre Etaix et Annie Fratellini, ces artisans de la scène, inventifs et joueurs, ont imaginé un objet scénique non identifié, à la croisée des arts plastiques et du théâtre d’objet, de l’informe et de l’inattendu, du prosaïque et du poétique.
Représentations les 8 et 9 février à 20h à l’Hippodrome, place du Barlet à Douai. Renseignements et réservations au 03 27 99 66 66 ou sur www.tandem-arrasdouai.eu