Tendances et santé des professionnels des eaux et du bien-être
Cures et thalassothérapies semblent séduire de plus en plus les Français. Du 24 au 27 janvier derniers, le salon des Thermalies a rassemblé la profession à Paris. L’occasion de faire le point sur ce secteur d’activité qui a rassemblé 300 exposants.
Le carrousel du Louvre a accueilli son sixième Salon de l’eau et du bien-être. Un secteur d’activité qui attirait beaucoup les consommateurs de bien-être avant de connaître les difficultés liées à la crise. L’économie de l’eau de source représente plus d’un demi-million de cures annuelles dispensées dans une centaine de centres en France. Pourtant, ces «pratiques» (on ne peut médicalement et juridiquement parler de “soins”) ne coûtent que 0,14% du budget de la Sécurité sociale. Dans la région, Saint-Amand-les-Eaux est réputée pour agir en rhumatologie et sur les maladies des voies respiratoires. En France, malgré l’atonie économique, les acteurs économiques du secteur continuent d’investir. Ainsi, un centre de rééducation fonctionnelle et de réadaptation à l’effort ouvrira en 2013 à Avellard (Haute-Savoie). La station thermale de Bagnoles-de-l’Orne ouvre une résidence de tourisme quatre-étoiles de 158 appartements en pleine forêt. A Néris-les-Bains (Auvergne), les Nériades inaugureront un nouveau centre thermal. Dans le Nord-Pas-de-Calais, on attend toujours la décision finale quant à l’ouverture du centre de thalassothérapie du groupe de Serge Blanco : la rénovation de son centre au Pays basque ont retardé le projet de la Côte d’Opale.
Pour faire face à la crise, les professionnels mettent en place de nouvelles stratégies : raccourcissement des séjours avec en lieu et place des mini-cures qui ménagent la bourse des consommateurs, mixage des services (massothérapie avec des ostéopathes, training pour tonifier les corps…). Autre vecteur de croissance, l’alimentation est au cœur des séjours : le salon a proposé de nombreux ateliers culinaires et les professionnels rivalisent de slogans pour attirer les clients : «1 2 3 ventre plat», «minceur & silhouette», «programme flash»… Tels sont les thèmes marketing de la profession. Plus encore, l’aspect psychologique est désormais pris en compte.
Convaincre la Sécurité sociale. Le long des couloirs du salon se tiennent des conférences sur les vertus des eaux. Devant une dizaine de badauds attentifs, le professeur Dubois, psychiatre à l’hôpital de Charente-Maritime, déplore : «Le thermalisme n’est quasiment plus enseigné dans les facultés de médecine.» Avant de mettre en avant le sérieux de ces pratiques douces : «On a ausculté 237 patients et réalisé une longue étude sur ceux qui avaient un trouble anxieux.» Deux groupes ont été suivis de près, l’un prenant des médicaments, l’autre jouissant des vertus de la cure. «A deux mois, le groupe cure se sentait mieux à 30% par rapport aux autres. A six mois, sur les deux tiers des patients en cure, 83% se portaient mieux et 49% avaient moins de symptômes qu’en arrivant», argumente le professeur. Le stress, «normal et physiologique», est devenu en effet la maladie de l’homme moderne. «La fatigue, les problèmes de concentration, les douleurs somatiques, l’irritabilité…» sont les indices les plus répandus dans la population. Conséquence : «80% finissent en dépression»… Le professeur Dubois n’omet pas l’argument financier : «Les anxieux ont 2,5 fois plus de chance de faire un arrêt de travail que les autres.». La Sécurité sociale serait-elle donc bien inspirée d’en tenir compte dans ses remboursements ? Si les cures thermales peuvent être prescrites par un médecin, les soins en thalassothérapie ne sont pas remboursés.