Installée à Abancourt, près de Cambrai
Technik Adress se développe… sans faire de bruit
Nichée au coeur de la campagne du Cambrésis, à Abancourt, dans un ancien corps de ferme, la société Technik Adress est assez discrète… en apparence. Reportage.
Dans une autre vie, Olivier Dubois, ingénieur de formation spécialisé dans les métiers de la chimie, intervenait sur la conception et la fabrication de stations d’épuration, notamment, pour une grande entreprise régionale du BTP. Avant de prendre un virage à 180 degrés. «J’ai passé 10 ans sur ce métier mais j’avais de la lassitude ! Musicien depuis toujours, j’ai un côté artiste et je ne me retrouvais plus dans ce fonctionnement très cadré. Le père d’un ami était agent commercial pour une marque de produits de sonorisation et le jour où il a décidé de céder son affaire, je me suis lancé… je voulais être seul, dans ma voiture». Nous sommes en 2006 lorsqu’Olivier Dubois reprend la société Sonoprof.
Prestataire pour la Coupe d’Afrique des nations
Rapidement l’entreprise se développe sur les Hauts-de-France comme sur d’autres régions de l’hexagone et sa compagne, Karine Tintelin, le rejoint dans l’aventure. «J’ai démarré avec la marque Merlaud sur tout ce qui touche à la sonorisation de sécurité et dans les transports, comme les hauts-parleurs de gare, avant de me diversifier et de prendre d’autres marques. Et pour développer des partenariats avec les entreprises d’électricité sur la fourniture, l’intégration et la mise en service de matériel audiovisuel, nous avons créé en parallèle la société Technik Adress en 2011… pour être tout à fait exact, c’était pour répondre à l’époque à un appel d’offres quant à la sonorisation du Stade du Hainaut, notre première grosse affaire, car la demande était différente de l’activité de Sonoprof».
Si l’on doit résumer, l’entité historique commercialise «des produits cartons» pour reprendre les mots d’Olivier Dubois auprès des distributeurs et magasins spécialisés, et s’appuie sur 8 agents commerciaux en France. Quant à la seconde structure, elle intervient en sous-traitance des électriciens dans l’intégration de solutions audiovisuelles, que ce soit dans les stades de sport ou les collèges par exemple.
Une expertise plébiscitée par les organisateurs de la 34ème Coupe d’Afrique des nations, qui s’est achevée il y a quelques jours en Côte d’Ivoire avec la victoire de l’équipe nationale, dans le cadre de la construction du stade Charles-Konan-Banny de la capitale Yamoussoukro. «Via notre partenaire Satelec, qui dispose d’une agence à Abidjan, nous avions déjà signé quelques projets en Côte d’Ivoire, notamment sur un centre commercial. Et pour ce projet, les autorités du pays ont souhaité construire un stade de 20 000 places quasiment identique à celui de Valenciennes… et naturellement ils nous ont choisi pour la sonorisation extérieure et l’installation de solutions audiovisuelles, comme dans la salle de presse».
Dès 2020 et jusqu’en fin d’année dernière, l’entrepreneur et ses équipes se consacrent à ce projet d’envergure… non sans quelques péripéties. «Toute l’ingénierie et les tests ont été réalisés ici, dans nos ateliers, avant l’installation sur place par les équipes de Satelec mais, bien entendu, en présence de nos équipes. On a connu quelques déboires, comme lorsque l’un de mes collaborateurs est resté bloqué sur une nacelle à 40 mètres de hauteur sous une chaleur écrasante, mais au final c’était une super aventure !»
Se développer sur des projets à forte valeur ajoutée
L’objectif est désormais de poursuivre la croissance de Sonoprof, en s’appuyant sur de nouvelles marques et des agents commerciaux supplémentaires afin de couvrir toujours davantage le territoire national, et de développer le chiffre d’affaires de Technik Adress sur les marchés de niche. «L’ambition n’est absolument pas de se retrouver à 40 (NDLR : les 2 entités regroupent à ce jour 9 collaborateurs) mais de se développer sur des projets à forte valeur ajoutée, que ce soit sur la sonorisation de sécurité ou la muséographie par exemple. Nous développons nous-mêmes nos solutions, comme les premières sonneries mélodieuses de fin de cours qui équipent désormais plus de 250 collèges des Hauts-de-France».
Et Olivier Dubois de conclure : «Nous n’avons pas vocation à devenir une énorme société, mais à faire des choses qui nous font plaisir ! Nous allons prochainement partir pour la Réunion afin d’équiper un cinéma, j’aime me balader et nous avons le savoir-faire pour travailler sereinement loin de chez nous». Et c’est tant mieux !