Technicien réseaux, un métier d’avenir
Après avoir proposé, dès 2017, une formation de câbleur-accordeur de réseaux fibre optique, le lycée polyvalent Lamarck d’Albert forme aujourd’hui des techniciens réseaux pour accompagner le déploiement du très haut débit.
« Nous avons été démarchés pour créer une première formation de câbleur-accordeur de réseaux fibre optique. Comme nous avions des formateurs motivés et compétents dans ce domaine, nous avons ouvert une première session en 2017. Nous sommes vraiment partis de zéro », se souvient Christian Lepinoy, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques. Sanctionnée par une certification professionnelle délivrée par Innovance, la formation s’étale sur huit mois, dont huit semaines en unité de formation par apprentissage (UFA). « Le câbleur participe, sous la responsabilité d’un chef d’équipe, au déploiement d’un réseau en fibre optique en aérien comme en souterrain, du nœud de raccordement optique (NRO) jusqu’à la prise finale chez le client », souligne Renaud Damien, l’un des quatre formateurs qui accompagnent les apprentis. Devant le succès de cette première expérience et à la demande des professionnels, le lycée des métiers Lamarck a fait évoluer sa formation. Aujourd’hui, deux groupes de huit jeunes apprennent le métier de technicien réseaux et services haut débit.
Un métier en tension
« Ce sont des compétences dont on manque sur le terrain. Si l’apprentissage est concluant, il débouche presque systématiquement sur un CDI », note Renaud Damien. Et les candidatures ne manquent pas : pour huit places, l’UFA a reçu, cette année, plus de 20 candidatures. « Il faut être majeur, avoir un niveau bac et il vaut mieux être mobile. Les jeunes dépendent du code du travail et intègrent uniquement ce cursus s’ils ont trouvé une entreprise. Il est possible d’effectuer une journée d’immersion pour découvrir le métier avant de s’engager », détaille Christian Lepinoy. Pendant une année, les apprentis alternent trois semaines en entreprise – il peut s’agir d’un opérateur ou d’un sous-traitant chargé de déployer le réseau haut débit – et une semaine en UFA.
« Ce sont des compétences dont on manque sur le terrain »
« Les techniciens, en plus du câblage, doivent savoir effectuer des tests de conformité. Ce sont eux qui assurent la maintenance ou le SAV par exemple », explique Renaud Damien qui insiste également sur l’importance du savoir-être. « Ils sont en prise directe avec le client, que ce soit un particulier ou un professionnel. Ils savent que leur intervention sera soumise ensuite à un questionnaire de satisfaction » ajoute-t-il.
Rigueur, précision et patience
Au lycée Lamarck, les apprentis bénéficient d’un plateau technique intérieur et extérieur pour reproduire à l’identique les gestes professionnels. Des équipements en partie réalisés grâce au soutien d’Axians, un grand nom du secteur. « Il faut faire preuve de dextérité, être patient et minutieux, une mauvaise mise en place peut être une source de perte de débit », pointe le formateur pendant que Souleiman s’exerce à câbler un boîtier. « C’est toujours quelque chose qui m’a intéressé, quand j’ai entendu parler de cette formation, j’ai sauté sur l’occasion », confie l’Amiénois. En plus de la maîtrise des enseignements pratiques et théoriques, les huit apprentis devront défendre un mémoire devant un jury de professionnels, une fois leur cursus achevé. « C’est un métier complexe qui peut s’exercer dans des conditions difficiles et où la sécurité est un vrai enjeu », rappelle Renaud Damien.