TchaoMegot, une start-up de l'Oise en pleine ascension nationale
Depuis sa création en 2020, TchaoMegot a parcouru du chemin. L’entreprise qui recycle les mégots de cigarettes en isolants ou en doudoune est de plus en plus reconnue. De nombreux projets, dont la création de plusieurs sites en France et à l’étranger, sont dans les bacs.
S’il y a bien une entreprise qui a le vent en poupe, c’est TchaoMegot. En seulement trois ans, la start-up, qui recycle les mégots de cigarette, est passé d’un petit garage à un entrepôt de 1 500 m², à Bresles. « Nous sommes actuellement 17 salariés, mais nous souhaitons recruter 30 personnes de plus pour la fin de l’année », explique Sarah Hennard, community manager de TchaoMegot qui compte investir pour améliorer ses process.
Huit tonnes de mégots recyclés
La mission de la start-up est délicate. Les mégots sont difficiles à collecter et à valoriser en raison de leur forte toxicité et de leur faible valeur en tant que ce matériau. L’entreprise de l’Oise change la donne en transformant les mégots en isolants pour les textiles ou pour les bâtiments. « Pour le moment, l’isolant pour bâtiments est en attente de commercialisation. Mais nous vendons nos doudounes à 180 €euros », renchérit Sarah Hennard. Huit tonnes de mégots ont ainsi été recyclés par TchaoMegot.
« Depuis la création de l’entreprise, notre process est resté le même. Nous dépolluons les mégots sans utiliser d’eau, ni de solvant toxique. Nous utilisons un solvant neutre recyclé automatiquement et en circuit fermé », explique TchaoMegot. Pour accélérer la dépollution, l’entreprise veut investir dans une nouvelle machine pour traiter 100 litres de mégots par heure, contre cinq litres actuellement. « Nous allons organiser une levée de fonds. Notre objectif atteindre les 1,4 million d’euros », atteste la community manager.
Cette innovation a déjà reçu six brevets mondiaux et le soutien de nombreux acteurs dont le ministère de l’écologie. « Nous avons aussi de nombreux labels, dont le greentech innovation, qui viennent confirmer que la matière est conforme au marché. Ça vient légitimer notre activité », détaille Sarah Hennard. En avril dernier, TchaoMegot s’est rendu à l’Élysée dans le cadre des Jeunesses Matignon pour faire connaître sa vision de l'économie circulaire et échanger sur les points bloquants pour rendre l'innovation accessible à l'échelle nationale et européenne.« Il faut continuer ce travail de sensibilisation et donc arrêter de jeter les mégots n’importe où », assure-t-elle.
Un développement progressif
Pour s’approvisionner et sensibiliser le public, l’entreprise a mis en place des bornes de collectes. En tout, elles sont 2 500 sur toute la France (Beauvais, Strasbourg, Fréjus…) dans de nombreux établissements comme les bars, restaurants, entreprises, mairies… « Certaines sont des bornes intelligentes. On peut suivre le taux de remplissage en temps réel. Nous nous déplaçons quand elles sont pleines. Ainsi, nous limitons notre empreinte carbone », ajoute-t-elle. L’entreprise veut s’étendre dans de nouvelles villes de façon progressive.
TchaoMegot a de nombreux projets à court et long terme : ouvrir un site de recyclage dans une nouvelle région dans deux ans, puis un site par région et des filiales dans d’autres pays dans le futur. « Le concept de TchaoMegot séduit l’international. Mais pour le moment, nous sommes une trop petite structure pour nous lancer en dehors de la France », note Sarah Hennard. TchaoMegot a donc de beaux jours devant lui.