Survitec, 15 ans au service de la sécurité

Certains radeaux sont compressés pendant 24 heures dans ces presses.
Certains radeaux sont compressés pendant 24 heures dans ces presses.

 

Un radeau de 106 personnes. Quatre d’entre eux sont prévus pour chaque bateau.

Un radeau de 106 personnes. Quatre d’entre eux sont prévus pour chaque bateau.

Aux Attaques, sur l’ancien site du dentellier Desseilles, se dresse depuis quinze ans une entreprise bien particulière. Ici, on ne fabrique pas de sous-vêtements – bien que les affiches ornant encore les murs de l’atelier pourraient faire penser le contraire –, mais on fait de la maintenance de systèmes de survie en mer. Une sorte de contrôle technique pour les radeaux. Ceux-ci doivent obligatoirement être révisés de façon régulière afin de garantir la sécurité des passagers des ferries, bateaux de croisière… Des radeaux qui peuvent accueillir des centaines de personnes chacun. La maintenance ne constitue cependant que 75 à 80% de l’activité de Survitec. “Nous faisons aussi de la vente et de la révision de gilets de sauvetage, de la vente et de la maintenance de petits radeaux de 6 à 50 personnes, dont l’activité a été transférée au Havre. Calais, pour sa part, est aussi un centre de distribution de pièces détachées pour la révision de radeaux auprès d’autres stations-services.

Il y a quinze ans commençait l’aventure Survitec pour les cinq collaborateurs (un directeur, trois techniciens et une assistante manager). Aujourd’hui, ils sont treize de plus, avec un chiffre d’affaires s’élevant à 3 millions d’euros lors du dernier exercice. “Nous couvrons quasiment toute l’Europe du Nord, affirme Sophie Rosey-Marechalle, responsable France de Survitec Group. Parmi nos clients, on compte P&O Cruises, P&O North Sea Ferries, Norwegian Cruise Lines, Royal Caribbean Cruise Line, Britanny Ferries, Irish Ferries…” Un carnet d’adresses plutôt bien rempli.

Pas du personnel “Kleenex”. Pour mener à bien ces missions, Survitec s’appuie sur des salariés formés au sein de l’entreprise. Les diplômes de chacun sont affichés dans l’entrée de l’entreprise. “C’est un métier très réglementé, un radeau a beaucoup de pièces détachées, avec des dates de péremption. Le personnel qui travaille sur les radeaux doit apposer son nom dessus. La responsabilité personnelle de nos employés est engagée. Nous sommes tous dans le même bateau…

Les employés, formés sur place, ont peu de possibilités de reconversion dans d’autres entreprises étant donné la spécificité des tâches fournies. En revanche il existe de bonnes marges de progression au sein de l’entreprise. “Ce n’est pas du personnel ‘Kleenex’, souligne Sophie Rosey-Marechalle. Chaque personne qui travaille pour nous a un an et demi de formation avant de travailler, et la certification doit être renouvelée tous les trois ans.

Ce sont des tâches qu’il faut parfois exécuter dans l’urgence. Pour les croisières, on a entre six et huit heures. Notre tâche dépend des conditions climatiques : comme nous travaillons avec des grues, le vent est une vraie contrainte.

Projets. Aujourd’hui, le groupe emploie 2 000 personnes dans plus de 580 stations-services et 8 sites de fabrication. “Nous allons essayer d’aborder le marché des plates-formes pétrolières, c’est un secteur intéressant. De toute façon, le schéma est toujours le même : on se positionne, on forme les personnes et on les embauche.” Alors que la troisième génération de radeaux arrive – des radeaux équipés d’un moteur, autonomes –, il faut que l’entreprise se prépare à ces changements et forme son personnel sur ce nouveau type de produit. D’autre part, le site des Attaques pense éventuellement à se diversifier au sein du groupe. Pour l’heure, la surface de travail s’est agrandie et Survitec Group veut, lui aussi, encore grandir.

Le groupe Survitec

Créé en 1920, le groupe Survitec, à l’origine baptisé RFD du nom de son créateur Reginald Foster Dagnall, développe des dispositifs de sécurité maritimes et aériens. Les produits de RFD ont été utilisés par les Alliés pendant la Deuxième Guerre mondiale. Dans les années 50, RFD développe un dispositif de sortie de sous-marin. En 2001, RFD prend le nom de Survitec Group un an après le rachat de DSB Deutsche. Racheté par Montagu Private Equity en 2004 pour 146 millions de livres sterling et racheté par Warburg Pincus six ans plus tard pour 260 millions de livres sterling, le groupe Survitec s’est offert Revere Supply Inc. en Floride pour former SSPI (Survitec Survival Products Inc.), puis a racheté Cosalt Marine (31 millions de livres sterling, Grimsby) et l’entreprise française Zodiac.