Edito
Sur un baril de poudre...
Entre la légitime aspiration des Français à souffler après trois ans de crises à répétition et la récente sortie verbale du président de la République sifflant en quelque sorte «la fin de la récréation», notant «la fin de l’abondance et de l’insouciance», il résonne comme une sensation de décalage.
On a vu des rentrées plus légères. Dans un contexte miné par pléthore d’incertitudes, il va falloir consentir de nouveaux efforts. Pas simple dans un pays fracturé, biberonné à l’hyper consommation, à l’individualisme, dont les finances ressemblent à un puits sans fonds. Au-delà des contingences économiques et sociales, la mère des batailles est bien celle du changement climatique. Elle nous engage pour les générations futures. Longtemps, trop longtemps, sur le sujet, comme sur tant d’autres, nous nous sommes contentés d’un déni collectif et d’un manque de courage politique. Dévier les problèmes, faire l’autruche… Un peu un sport national. Pas évident de se mobiliser pour le long terme quand la priorité est d’abord de tenir son budget journalier au cœur d’une inflation jamais vue depuis plus de 40 ans. La parenthèse de l’été n’a pas effacé la question de la place du travail dans notre société, sa valorisation dans l’entreprise. Un sondage prenait le pouls des Français à la veille de la rentrée. Neuf sur dix pensaient, qu’avant d’entamer des réformes, la nécessité était d’abord de rassembler les gens. Cette réponse fait transparaître le déficit d’un grand dessein national. Où allons-nous ensemble et pourquoi ? Comme un appel à recouvrer des repères, du bon sens, de la simplicité. Un grand dessein national. On ne parle pas d’un fugace moment d’exaltation collective que pourrait susciter la controversée coupe du monde de football au Qatar à l’hiver prochain ou les Jeux Olympiques de Paris en 2024, lesquels n’ont pas vocation à prendre sur leurs épaules tous les problèmes sociétaux. Non, l’enjeu est ailleurs, plus vital pour notre vivre-ensemble et notre démocratie. On entend souvent dire que la crise pandémique a changé les gens. Jusqu’à quel point ? L’entreprise est au cœur de cet œil du cyclone, aux conséquences insoupçonnées. Pas d’autre choix pour elle que de s’y adapter pour affronter les bouleversements à venir…