Sur la Côte, un vent fort
La CCI régionale et ses antennes territoriales ont dévoilé les derniers chiffres sur l’activité économique dans le Nord-Pas-de-Calais. Mauvais, avec cependant quelques promesses quant à l’exploitation des atouts de la Côte, ces chiffres détaillent les situations territoire par territoire.
Premier acte d’un tour de région : la Côte d’Opale.
La Côte d’Opale résiste à la conjoncture et aux tiraillements : Dunkerquois (254 000 habitants) Calaisiens (163 000), Boulonnais (162 000) et Montreuillois (105 000) sont sut le même bateau. Sur moins de 700 000 Opaliens, on compte 154 00 demandeurs d’emploi, avec des taux qui varient de 16,4% dans le Calais à 9,7% dans le Montreuillois. La crise frappe de plein fouet la région entière et, ipso facto, la Côte d’Opale. Les jeunes de moins de 25 ans sont particulièrement touchés dans le Calaisis et le Boulonnais avec des taux qui dépassent 21%. Le défi est colossal pour l’antenne territoriale de Calais. Les forces entrepreneuriales forment fin 2011 près de 17 000 entreprises, dont un tiers dans le Dunkerquois. Leurs démographies respectives montrent une baisse significative depuis 2008 avec un rebond partagé en 2010. Les quatre territoires sont marqués par l’impact du transport : la SNCF et Groupe Eurotunnel sont respectivement les plus gros employeurs du Boulonnais et du Calaisis. A Dunkerque, c’est Arcelor-Mittal et dans le Montreuillois, l’équipementier automobile Valeo.
Les ports dans l’attente de projet et de décision ? La Côte vit de sa façade maritime et la présence des ports et des infrastructures conditionne l’écrasante majorité de valeur ajoutée créée sur trois des quatre territoires. Le Montreuillois a opté pour la santé et l’économie du bien-être depuis longtemps. Entrepôts frigorifiques, trafics maritime (Calais, Boulogne, Dunkerque) et fluvial, zones d’activité : tout est répertorié dans les guides édités par la CCI régionale. Au total, 74 zones d’activité attendent les entreprises (dont 30 à Dunkerque), et ce, sur les communes les plus importantes (Calais, Dunkerque, Boulogne) comme les plus modestes (Wimille, Spycker ou Nouvelle-Eglise). Côté port, Boulogne montre un progrès, notamment dans les minéraux : le port de commerce enregistre une hausse de 25% ces trois dernières années. A Calais, le trafic passagers stagne (- 1,6%) depuis 2009. Le nombre de voyageurs est passé sous la barre des 40 millions (en 2010) pendant qu’Eurotunnel poursuivait sa hausse d’activité. A Dunkerque, les hausses de trafic reprennent depuis 2010 (+ 11,2%) et le redémarrage d’un four d’Arcelor-Mittal réjouit les responsables portuaires et consulaires. Seule ombre au tableau, la concurrence qui se joue entre Eurotunnel et la CCI Côte d’Opale, toutes deux candidates à l’appel d’offres relatif à la gestion des ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer. Réponse − et réconciliation − avant la fin de l’année.
Un avenir pour la jeunesse. Les promesses de développement vont de pair avec la jeunesse des territoires. On comptait fin 2011 à peine 220 apprentis à Montreuil, 1 200 à Dunkerque, 650 dans le Boulonnais et 544 dans le Calaisis. Dans l’enseignement supérieur, la promesse se fait plus précise deux décennies après le lancement de l’université du Littoral et de la Côte d’Opale (ULCO) : ils sont ainsi un millier d’étudiants dans le Montreuillois, 3 200 à Calais, 4 700 dans le Boulonnais et 6 100 dans le Dunkerquois, toujours en tête de la plupart des classements.
A suivre : les chiffres de la métropole régionale.