Sur la Côte, l’attente sereine du Brexit
Plus de 40 mois après avoir voté la sortie de leur pays de l’Union européenne, les Britanniques ne sont toujours pas certains de la quitter à la date fixée. Pendant que les diplomates discutent et que les députés britanniques examinent le dernier accord entre l’UE et le gouvernement de Boris Johnson, la Côte d’Opale prend, quant à elle, son mal en patience...
On le sait depuis longtemps et on s’y est préparé. Les douanes ont été renforcées en effectifs et des bâtiments ont émergé ou été rénovés pour faire face à d’éventuels engorgements. Mais si cela pouvait être le cas, «vu l’état de préparation de tous les acteurs, ça devrait bien se passer», pronostique un transporteur. Par contre, peu de réactions des acteurs locaux, à l’instar de Getlink ou de la mairie de Calais qui mise beaucoup sur le tourisme avec le lancement de son Dragon du 1er au 3 novembre prochains. Loin de la panique redoutée, Eurostar a même lancé en juin son troisième service quotidien Londres-Amsterdam.
Mais si l’année 2018 a été celle des records, on attend les derniers chiffres après une rentrée atone. Pour autant, le on a investi dans de nouveaux espaces de stockage et profité de l’échéance pour mettre en place de nouveaux outils de surveillance et de contrôle côté maritime. Ainsi, Jean-Marc Puissesseau, président de la Société des ports du Détroit, est partagé mais serein : «Il n’y a pas d’angoisse mais une inquiétude sur l’attitude des Britanniques sur de soi-disant restrictions sur les médicaments, l’alimentaire… Je tiens à les rassurer. Nous avons ouvert une ligne vers Tilbury, à quelques kilomètres de Londres. Si éventuellement le gouvernement britannique craint que les routes soient encombrées, il y a là la plus grande des sécurité», ironise-t-il.
«Il est temps que cela cesse»
Quant au Brexit, l’ancien président de la CCI reste circonspect : «Trois lettres du Premier ministre anglais qui tantôt signe et tantôt ne signe pas… Il est temps que cela cesse parce que nous sommes prêt. Les ajustements ont été faits, les parkings sur l’import ont été réalisés ainsi qu’un centre vétérinaire. Nous attendons avec beaucoup de quiétude ce Brexit.» L’année a été mouvementée : après un excellent début de l’année dû au fait que les Britanniques stockaient, les mois qui suivirent furent plats. Le port s’attendait à une reprise de l’activité en septembre, notamment en raison de la date de la sortie du Royaume-Uni le 31 octobre. Il n’en est rien. Le trafic moyen est légèrement en baisse par rapport à 2018. «Ce qui est aussi à noter, c’est la baisse de 10% du nombre de passagers britanniques», ajoute le président du port de Calais-Boulogne. Alors, wait and see ?