Du diesel à l’électrique
Streit investit dans la mobilité électrique
La mobilité et les transports évoluent. Pour répondre aux nouveaux enjeux, Streit, fabricant de pièces automobiles, se tourne notamment vers le marché de l’électrique en investissant 1,6 million d’euros dans son usine de Pays-de-Clerval dans le Doubs.
Spécialiste de l’usinage de précision pour le secteur automobile, l’entreprise Streit affiche une perte de ses effectifs engendrée par une baisse d’activité de ses clients tels que PSA, Renault, Continental. « Nous sommes tournés vers les composants pour les turbos, en particulier pour les moteurs diesel. Mais les normes de dépollution et le diesel bashing en 2015 ont changé la donne » explique Rémy Barthelmé, PDG de l’entreprise. La crise sanitaire aura fini de conduire le fabricant à fermer son site en Slovaquie en septembre dernier, remerciant ainsi 120 personnes. Son choix stratégique a consisté à privilégier le savoir-faire du site français qui compte 140 salariés chez Streit Mécanique ainsi que près de 100 personnes entre le centre technique et le siège.
Les coûts de personnels moins élevés en Serbie où il emploie 370 personnes, lui permettent de répondre à d’autres marchés. Pour maintenir ce niveau d’activité et ne pas devoir réduire encore ses implantations, Streit repense son positionnement industriel tant vis-à-vis de l’automobile qu’en envisageant de nouveaux secteurs d’activité. « Notre métier c’est l’usinage, l’assemblage et la finition de composants mécaniques pour l’automobile mais aussi pour le secteur agricole avec John Deere, les poids lourds avec Man ou encore les car et autobus. » Ainsi Streit développe actuellement un carter à hydrogène destiné au marché chinois.
Investir dans l’avenir
Membre d’un accélérateur consacré à la sous-traitance automobile, Streit et son dirigeant ont pu décrocher un marché en s’associant à Setforge, entreprise de pièces forgées. « Nous allons contribuer à la conception de la future PorscheTaycan, 100% électrique. Cela demande un matériel pour réaliser de nouvelles opérations. »Streit va investir 1,6 million d’euros pour acquérir une brocheuse et une trempe à induction et ainsi intégrer un nouveau savoir-faire au sein de son process. « Ce matériel va élargir notre offre commerciale et réduire la sous-traitance tout en renforçant notre activité en France et en réduisant notre empreinte carbone avec moins de déplacements. »Une démarche soutenue par le plan de relance gouvernemental à hauteur de 800 000 euros.
« Ces investissements vont préserver une dizaine d’emplois et conduire à quelques recrutements à l’horizon 2022. »Parallèlement, l’entreprise a été retenue dans le cadre d’un second projet autour des véhicules électriques pour la conception de pièces en aluminium. « L’allègement des véhicules s’impose parmi les priorités des constructeurs » complète Rémy Barthelmé. Le dirigeant se réjouit également des projets sur lesquels son entreprise s’implique autour de l’hydrogène tant avec John Deere que Faurecia.
Retrouver le rythme
L’investissement prévu dans l’usine Streit de Pays-de-Clerval va également se traduire par l’acquisition d’une ligne d’imprégnation, un procédé consistant à retrouver l’étanchéité de certains éléments. « Nous allons aussi moderniser nos lignes de production avec deux tours bi-broches qui vont être rétrofitées. Un robot sur rail et un convoyeur contribueront quant à eux à automatiser une partie de l’usine. »Un second investissement, plus modeste, de 200 000 euros, s’inscrit dans une démarche visant à devenir une industrie du futur. Malgré un chiffre d’affaires passé de 80 millions en 2019 à environ 50 millions d’euros en 2020, Rémy Barthelmé reste positif et espère atteindre 65 millions d’euros en 2021 avant de retrouver son niveau précédent d’ici 2023.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert