Électricité - Télécoms

Stratel : en Scop sinon rien

Stratel, spécialisée à la base dans la pose d’infrastructures de télécommunication, basée à Messein du côté de la rue Robert Schuman dans la ZAC du Breuil, vient d’être reprise sous forme de Scop (Société coopérative de production) fin décembre par une quarantaine d’anciens salariés aujourd’hui tous associés. Un choix délibéré devant permettre un développement vers un autre segment de croissance, celui de la pose de bornes de recharge de véhicules électriques pour les copropriétés.

© Stratel. Depuis le 27 décembre dernier, la société Stratel de Messein est une Société coopérative de production (Scop) où les salariés sont tous associés.
© Stratel. Depuis le 27 décembre dernier, la société Stratel de Messein est une Société coopérative de production (Scop) où les salariés sont tous associés.

Scop pour Société coopérative de production ! Ce modèle économique, qui associe pleinement les salariés à la réussite et à la pérennité de l’entreprise, était la condition sine qua none pour Martin Dumoulin pour reprendre l’entreprise Stratel, spécialisée dans la pose d’infrastructures télécoms et électriques. 

«Les anciens gérants souhaitent céder leur entreprise mais uniquement à leurs salariés. Quand j’ai proposé la reprise de l’entreprise, j’ai souhaité qu’elle soit reprise sous le modèle économique de Scop. Un modèle où la gouvernance est partagée par l’ensemble des collaborateurs qui sont associés», assure Martin Dumoulin qui occupe aujourd’hui les fonctions de directeur général depuis la fin du mois de décembre dernier, date du passage officiel en Scop. Trente-cinq anciens salariés sont aujourd’hui associés et détiennent avec deux personnes extérieures 51 % de l’entreprise. Les 48 % restant sont détenus par les anciens propriétaires. Ce modèle a été préféré à un modèle plus classique d’entreprise proposé notamment par un autre ancien collaborateur. 

«Notre objectif est de faire un projet commun en partageant les responsabilités et en réinvestissant la majorité des bénéfices au sein de l’entreprise», explique Martin Dumoulin. Les Scop sont connues dans l’écosystème entrepreneurial. Dans la région, leur nombre est en constante évolution à en croire les chiffres fournis par l’Union régionale des Scop Grand Est (213 coopératives représentant 4 759 salariés étaient présentes en 2022 au sein de cette union). L’image d’Épinal de cette typologie d’entreprise coopérative est souvent liée à une reprise d’entreprises en difficulté par ses salariés. «Stratel est une entreprise saine, le choix du modèle de Scop s’est imposé de lui-même. C’est une autre façon de voir l’entreprise.»


Développement vers d'autres segments 

Entré comme technicien chez Stratel puis chargé d’affaires, Martin Dumoulin affiche cette appétence coopérative et associative aussi bien d’un point de vue personnel, il est notamment actif dans le monde associatif, que professionnel. «La Scop c’est un modèle familial, mon père et mon frère étaient déjà dans ce modèle.» Ce nouveau modèle économique pour Stratel entend se traduire par un développement vers d’autres segments de marché que ses métiers historiques de pose d’infrastructures télécoms. Créée en 1998, la société s’est affichée au fil du temps comme un acteur majeur dans la maîtrise de techniques de déploiement des télécoms en construisant au départ les infrastructures cuivre pour les opérateurs historiques puis le développement dans le très haut débit pour les particuliers et les professionnels mais également le déploiement des services mobile 4G et 5G. Cette maîtrise technologique a permis à l’entreprise de créer plusieurs pôles d’activité à l’image de la fibre optique, l’électricité et plus récemment sur l’installation de bornes de recherche de véhicules électriques. C’est sur ce dernier segment que l’aujourd’hui Scop Stratel entend accélérer. «C’est un secteur où nous sommes déjà présents. C’est un peu la même méthode que nous avons utilisé dans l’univers des télécommunications avec la fibre et les box. Nous la maîtrisons et connaissons les différents acteurs de projets.» Ce développement devrait permettre à Stratel de tripler son CA. Et le tout en Société coopérative de production !

Scop : modèle en devenir…

Les Scop : 139 en 2017, 209 en 2022 ! Leur nombre est en constante évolution au sein de l’Union régionale des Scop Grand Est (UR Scop) et cela ne devrait pas s’arrêter. «Il y a une montée en puissance qui correspond à un besoin. Auparavant les Scop étaient surtout présentes lors de reprise d’entreprise en difficulté. Aujourd’hui près de 39 % des projets coopératifs sont des créations d’entreprises et on remarque que les reprises d’entreprises saines par leurs salariés sont de plus en plus nombreuses», assure Marie-Madeleine Maucourt, la directrice régionale de l’UR Scop Grand Est. La Lorraine représente environ un tiers des Scop présentes au sein de cette union soit 90 coopératives pour environ 1 500 salariés.