Stéphane Bourbiaux mise sur les indépendants
Stéphane Bourbiaux a voyagé dans le monde entier. Les grandes enseignes du textile n’ont aucun secret pour lui : il les a vécues de l’intérieur durant un quart de siècle. Un jour, on lui dit qu’il n’est plus utile au groupe dont il est pourtant l’un des dirigeants. Il décide de continuer dans ce métier mais en prenant les choses d’un autre point de vue : il cherche à promouvoir les marques émergentes et mise sur le commerce indépendant. Rencontre.
Stéphane Bourbiaux est né à Calais. Il n’en est pas peu fier et a des idées pour sa ville, on le verra. Il est fils de commerçants en textile et il semble qu’ils lui ont transmis ça dans ses gènes. «J’ai toujours baigné dans ce métier», dit-il, comme s’il s’agissait d’une évidence. C’est naturellement qu’au sortir de ses études, il s’oriente vers la grande distribution, version textile. Célio, La City, Jackadi, où il est directeur d’exploitation, Sinequanon, puis la direction d’un réseau de franchise dans le groupe Eram l’occupent tour à tour durant vingt-cinq ans. «J’ai été mis sur le bord de la route à 52 ans», explique-t-il. Ses qualités professionnelles n’étaient pas en cause mais il fallait restructurer…
Eloge du commerce indépendant. Après avoir réalisé un audit, Stéphane Bourbiaux décide d’être agent de marques. Un métier qui consiste à faire l’interface entre des fabricants et les revendeurs. Pour ces derniers, M. Bourbiaux privilégie les commerces indépendants, avec un discours assez surprenant : «Le commerce indépendant se remet au goût du jour. De nombreuses personnes quittent l’entreprise pour entreprendre différemment. Ceux qui entament cette démarche le font avec beaucoup d’à-propos. Ils proposent plus de choix dans les produits, plus de marques, ils assurent une meilleure relation avec le client, la remise en cause est quotidienne.» Pas sûr que cette opinion soit actuellement majoritaire, mais pas sûr non plus que M. Bourbiaux n’ait pas raison avant tout le monde…
Eloge de la pépinière d’entreprises. Après avoir testé différentes formules d’organisation juridique, notre homme fonde le 30 octobre 2015 la SAS Stéphane Bourbiaux diffusion. Et en juillet 2016, il s’installe à la pépinière d’entreprises zone Marcel-Doret. La cellule qu’il loue est transformée en showroom. Ses clients les plus proches peuvent venir y choisir les modèles qu’ils lui achèteront pour les revendre au grand public. Un choix qui enchante M. Bourbiaux qui vante «l’emplacement près des autoroutes, le caractère modéré du loyer et l’ambiance qui règne entre tous les pensionnaires de la pépinière, riche du partage d’expérience».
A la rencontre des marques. Dans ce que Stéphane Bourbiaux appelle sa «quête de ce que l’on peut vendre», à l’origine de sa reconversion, il est allé à la rencontre des marques. C’est ainsi qu’il est devenu agent d’Esqualo, de Para Mi et d’Histoire de Louise dans le rayon féminin et de Seaport, de Peter Polo et de Charles de Seyne chez les hommes, pour ne citer que les principales. Depuis qu’il a embrassé la profession d’agent, M. Bourbiaux est toujours en éveil, à la recherche de nouvelles marques et de nouveaux modèles qui feront les succès de demain.
Du mont Saint-Michel à la frontière suisse. Comme autrefois, Stéphane Bourbiaux parcourt les routes. Pour l’instant, sa zone de chalandise va du mont Saint-Michel à la frontière suisse, tout en contournant Paris par le nord. Une camionnette lui sert de showroom ambulant. Ses clients sont les commerces indépendants, on l’a vu, et quelques centrales d’achat. Quand il ne cherche pas de nouveaux produits et qu’il ne songe pas à étendre son territoire de prospection, il échafaude des projets plus lointains pour redonner à Calais une place éminente dans le textile. «Pleins de choses sont font à Calais, mais on ignore leur rayonnement», constate-t-il.