Sous le signe de l’impro

Tout commence comme une conférence ordinaire. Mais, très vite, les choses prennent une tout autre tournure. La “Nuit de la crise” se transforme en exercice pratique plus vrai que nature, où les rôles ne sont pas toujours de composition.

Pour Franck Tognini, au premier plan, vivre la crise est un “impératif d’efficacité”.
Pour Franck Tognini, au premier plan, vivre la crise est un “impératif d’efficacité”.

 

Pour Franck Tognini, au premier plan, vivre la crise est un “impératif d’efficacité”.

Pour Franck Tognini, au premier plan, vivre la crise est un “impératif d’efficacité”.

Le 15 mars dernier, une vingtaine de Jeunes Dirigeants dunkerquois avaient rendezvous avec Frank Tognini. Spécialiste en intelligence économique, l’homme est aussi passé maître dans le domaine de la gestion de crise. Comment ? “D’abord parce que l’un des champs de l’intelligence économique est la protection de l’information. La gestion des risques a donc fait partie de ma formation dès le départ”, nous éclaire-t-il. Puis de conférences en ateliers, il s’est rendu compte “qu’on réservait la gestion de crise aux grands groupes et qu’on lui donnait une dimension dramatique. Or, c’est quelque chose qui peut arriver à tout le monde”. La crise devient alors son nouveau créneau.

Scène de crise. Pour rendre la chose “plus pédagogique et plus ludique”, il la met au coeur d’un scénario, une histoire inspirée de faits réels qui pourraient arriver à n’importe quelle PME-PMI. Vivre la crise est “un impératif d’efficacité” pour Franck Tognini. Ainsi mise en scène, la gestion de crise devient concrète, et très révélatrice. Un exercice atypique auquel se sont prêtés les membres du Centre des Jeunes Dirigeants de Dunkerque. “C’est dans la logique du CJD d’expérimenter parce que c’est aussi un centre d’information, d’échange et de formation, soulignait Corinne Couvelard, présidente de la section dunkerquoise. C’est toujours intéressant que les membres se retrouvent, et pourquoi pas le temps d’un jeu de rôle. C’est une expérience nouvelle, mais on est prêts à tout tant qu’on est dans le cadre de l’innovation.” Pour ce qui est d’innover, les 20 chefs d’entreprise présents lors de cette “Nuit de la crise” n’ont pas été déçus. Happés par le scénario et les interventions d’un Franck Tognini de haut niveau, ils se sont pris au jeu.

Mise en pratique. Casquette de dirigeant vissée sur la tête, ils ont appréhendé les situations, révélant, outre des traits de caractère plus ou moins trempés, des points faibles et des qualités. “Le but de la soirée est de rappeler que personne n’échappe aux crises, que c’est concomitant à l’existence d’une entreprise et que, dans le même temps, on sait très mal les gérer, rappelait Franck Tognini. Une crise est rarement grave au début, elle le devient parce qu’elle est mal gérée.” Partant de ce constat, et des comportements des dirigeants, l’acteur-animateur- conférencier a fini par livrer “des méthodes simples pour permettre à une entreprise de se reprendre vite”. Et d’insister : “Une crise est toujours protéiforme, elle va évoluer. La gestion de crise passe par la capacité des entreprises à s’adapter.” Au final, en s’appropriant le scénario de façon plus vraie que nature, les dirigeants n’ont pas eu l’impression de travailler. “Tous les JD avaient un rôle à jouer, même si certains ont plus ou moins bien joué, mais tous ont apprécié. C’était un moment convivial mais aussi un moment pratique et utile”, confirmait Corinne Couvelard au lendemain de la soirée. “Evidemment, tous les JD présents ont déjà connu une crise au sein de leur entreprise, mais on se rend compte qu’on n’est pas forcément bien préparé à la gestion de crise, qu’on ne pense pas à adapter notre discours, toujours en toute transparence, en fonction de notre interlocuteur. Franck Tognini nous a donné des clés utiles pour l’avenir pour éviter de refaire les mêmes erreurs.” Les JD dunkerquois sont maintenant armés “dans les savoir-être”, comme le dit Franck Tognini, pour voir venir une crise et l’affronter.