SOS entrepreneurs veut développer la procédure amiable
Deux ans après sa création, l’association SOS entrepreneurs tire un bilan positif de son action et entend la développer.
“En France et dans la région, on sait créer des entreprises et des emplois. Le seul souci, c’est que nous sommes très mauvais sur l’empêchement de la destruction d’emplois. Le taux de création est complètement annihilé par le taux de destruction d’emplois par les entreprises en liquidation.” C’est contre cet état de fait et pour “aider les chefs d’entreprise en solitude extrême en période de grandes difficultés ou de pré-défaillance” qu’a été créée, en mars 2011, l’association SOS entrepreneurs.
Le constat de Bruno Delcampe, son fondateur, est sévère : “Une entreprise dépose le bilan toutes les deux minutes en France… Après un léger recul au premier trimestre (-1,8%), les défaillances d’entreprises accusent une forte hausse sur le deuxième, + 9,5% à 14 623, et s’approchent du niveau élevé du deuxième trimestre 2009. (…) En ce moment, les entreprises ne peuvent plus bénéficier de crédits de trésorerie court terme qui ont totalement disparu du paysage bancaire, n’ont plus de réserves (…), d’où ce développement massif de cessations de paiement devant les tribunaux…“
“Bouée de sauvetage qu’on lance à la mer et que le chef d’entreprise peut appeler à tout moment“, SOS entrepreneurs “a pour vocation d’intervenir au moment où il n’y a plus personne pour aider le chef d’entreprise voué à la liquidation» en lui facilitant les procédures amiables avec la volonté de «sauver les entreprises qui peuvent l’être“. La mécanique d’intervention, gratuite pour les premières démarches et toujours confidentielle, est bien huilée autour d’un entretien de première urgence poursuivi par un accompagnement de type “Save & Up”, avec un tiers de confiance, expert de crise, issu du milieu PME, pendant trois à six mois. Les résultats sont là : les 3 657 appels de détresse enregistrés en deux ans avec un taux de service de 100% ont débouché sur la réalisation de 621 diagnostics lourds d’entreprise. Et 212, pour un total de 2 544 personnes et de 254 M€ de CA, ont été conseillées et accompagnées ; 134 ont été sauvées et sont en voie de redressement pour un total de 1 608 personnes.
“L’important aujourd’hui, c’est de consolider ce qu’on a initié depuis deux ans et de trouver un maximum de partenaires privés nouveaux pour accompagner notre action“, expose Bruno Delcampe. SOS entrepreneurs travaille à la création d’une fondation abritée pour soutenir les entrepreneurs en très grande difficulté par l’octroi de prêts d’honneur via le fonds de solidarité SOS entrepreneurs créé il y a un an. Pour renforcer son opérationnalité, elle prépare un partenariat avec l’ordre régional des experts-comptables et réfléchit à la démultiplication de l’association à l’échelon national… “Il y a 70 000 défaillances en France. Il faut multiplier les SOS entrepreneurs pour en sauver le plus grand nombre. Les TPE et PME sont essentielles à la dynamisation des régions.”