Assemblée générale
Somme : Sana Terra se penche sur le renouvellement des générations en agriculture
La coopérative samarienne qui regroupe 800 adhérents tenait début décembre son Assemblée générale à Lamotte-Brebière. L’occasion pour tous les agriculteurs présents de se questionner sur le besoin de renouvellement des générations et sur le choc de culture qu’il peut entraîner.
« Le renouvellement des générations en agriculture est un sujet majeur, pour le secteur mais aussi pour la coopérative », pointe Hervé Nouvellon, agriculteur, coach et animateur du programme "Atouts Jeunes" mis en place par Sana Terra. Lors de l’Assemblée générale de la coopérative agricole, qui s’est tenue le 7 décembre à Lamotte-Brebière, il alerte : « Dans la Somme le nombre d’exploitations a baissé de 17% en dix ans. »
Le professionnel a également mis en avant les évolutions majeures auxquelles étaient confrontés les agriculteurs comme l’accélération du changement climatique, les nouvelles attentes des marchés et des consommateurs ou encore l’arrivée massive du numérique. « Les exploitants agricoles vieillissent. Un quart des agriculteurs de la Somme ont plus de 60 ans et pourtant la moitié n’envisage pas de passer la main. Il est cependant absolument nécessaire de préparer l’avenir », prévient Hervé Nouvellon.
Des agriculteurs agiles
Si les jeunes agriculteurs sont globalement de plus en plus diplômés, ils doivent faire face à une nouvelle réalité, notamment salariale. « On constate une vraie baisse de la main d’œuvre familiale et comme partout, les exploitants sont confrontés à des problèmes de recrutement. Ils font donc plus appel à des prestataires extérieurs, ce qui implique des coûts supplémentaires mais aussi un changement dans l’organisation du travail », note Hervé Nouvellon.
Un nouveau schéma où Sana Terra peut être un vrai soutien. « La coopérative est appelée à devenir un véritable assistant à maîtrise d’ouvrage auprès des professionnels de son territoire », envisage-t-il. Un avis partagé par Antoine Deffontaines, agriculteur et technico-commercial pour Sana Terra sur le secteur nord-amiénois. « Nous avons besoin de comprendre l’organisation, les objectifs de chacun. Souvent, les agriculteurs ont une double activité et nous assistons régulièrement à des tensions entre générations. Le technico-commercial a un rôle social, il est là pour écouter et trouver des compromis. Il est donc impératif de très bien connaître ses clients », confie-t-il.
Mettre l’agronomie au cœur de ses pratiques
La nouvelle génération d’agriculteurs qui arrive s’interroge aussi davantage sur ses pratiques et sur les nouveaux modèles de production qui émergent. « Nous devons nous adapter au monde qui change. La question est comment être acteur de ces changements ? », se demande Bastien Lange, agriculteur, adhérent de la coopérative et enseignant-chercheur au sein d’UniLaSalle Beauvais.
« J’ai le souhait de mettre l’agronomie au cœur de mes pratiques, mais je manque de temps. Parfois je fais comme je peux et pas comme je veux », regrette-t-il. Là encore, la coopérative peut avoir un rôle clé. « Les agriculteurs sont submergés d’informations, c’est aussi à nous de les aider à faire le tri. Nous n’avons pas uniquement un regard commercial, mais nous avons aussi une carte à jouer sur les techniques de production », assure Antoine Deffontaine.