SOM’INNOV’AGRI RÉCOMPENSE L’AGRICULTURE INNOVANTE
Ce premier appel à projets lancé en mars dernier par le conseil départemental de la Somme vient de récompenser cinq projets agricoles tournés vers l’avenir.
Apporter un éclairage différent et mettre en avant des initiatives innovantes dans le monde agricole. Voilà l’ambition de la première édition de Som’Innov’Agri porté par le conseil départemental de la Somme. Secteur majeur de l’économie locale, (les terres cultivables représentent ¾ du territoire), les exploitants doivent aujourd’hui faire face à une concurrence mondiale. D’où l’impérieuse nécessité d’innover ou de changer de modèle économique. En récompensant cinq projets sous forme de subventions (30% maximum des dépenses avec un plafond fixé à 50 000 euros), le Département a souhaité soutenir les initiatives nouvelles et favoriser le rapprochement entre monde agricole et entreprises innovantes. Les projets sont ambitieux, comme celui porté par Marc Hossart, installé à Saint-Léger-les-Authies et lui aussi récompensé par Som’Innov’Agri. « C’est à la fois une reconnaissance et un accompagnement utile pour la suite », explique-t-il.
UNE RECONVERSION AUDACIEUSE
Installé depuis 2004 en GAEC avec sa sœur sur 110 hectares, Marc Hossart se consacrait à sa centaine de vaches laitières depuis douze ans lorsque de sérieux problèmes de dos l’ont obligé à s’interroger sur son avenir. « C’est mon chirurgien qui m’a parlé de la spiruline pour me soulager. Après une cure d’un mois, je n’avais plus mal », raconte-t-il. Cette cyanobactérie, qui figure parmi les premières formes de vie sur terre, contient de nombreuses vitamines, du calcium, du fer et des protéines. Un cocktail bienfaisant qui n’est pas un médicament mais qui vient rééquilibrer l’organisme. Décidé à arrêter les vaches laitières, l’agriculteur se rend en 2016 à la chambre d’agriculture de la Somme. « Pendant le rendez-vous, la spiruline a été évoquée, ça a été le déclic », ajoute-t-il. En quatre mois, l’ancien hangar est transformé. Marc Hossart fait construire une serre abritant deux bassins de 250 m² remplis par 15 centimètres d’eau, le tout chauffé à l’aide d’une chaudière à paille. « L’idée est de reproduire le plus fidèlement possible les conditions de la nature. C’est très technique, il faut être patient et savoir lâcher prise », sourit-il. Récoltée sous forme de filaments, la spiruline est ensuite réduite en poudre ou en paillette – la Crunchy – avant d’être mise en sachet de 100 grammes, l’équivalent d’un mois de cure. Après une première récolte en septembre 2017, le bouche à oreille s’est rapidement fait et Marc Hossart peut compter sur une clientèle aussi large que fidèle. « Je ne veux pas faire du volume, mais de la qualité », souligne-t-il.