Soixante ans après son crash, les débris d'un avion enlevés dans les Pyrénées

Une quarantaine de bénévoles ont mené samedi et dimanche une opération de nettoyage pour enlever les débris restants d'un avion qui s'est écrasé il y a plus de soixante ans...

Des bénévoles déblaient les débris d'un avion qui s'est écrasé en octobre 1961 sur la montagne Canigou, le 24 septembre 2023 dans les Pyrénées-Orientales © RAYMOND ROIG
Des bénévoles déblaient les débris d'un avion qui s'est écrasé en octobre 1961 sur la montagne Canigou, le 24 septembre 2023 dans les Pyrénées-Orientales © RAYMOND ROIG

Une quarantaine de bénévoles ont mené samedi et dimanche une opération de nettoyage pour enlever les débris restants d'un avion qui s'est écrasé il y a plus de soixante ans sur le Canigou, montagne emblématique des Pyrénées-Orientales.

L'avion de la compagnie Derby Aviation effectuait un vol entre Londres et Perpignan lorsqu'il s'est écrasé une nuit d'octobre 1961, tuant les 34 passagers et membres d'équipage à bord, en majorité des Britanniques. 

"J'ai reçu un message dans ma boîte aux lettres disant qu'on était sans nouvelle d'un avion qui aurait dû atterrir à minuit et qu'il fallait se tenir prêt à partir", témoigne auprès de l'AFP Jean-Pierre Bobo, qui faisait partie de la première équipe de secours sur place alors qu'il était jeune membre du club alpin.

"Quand on est arrivés, le temps était gris et brumeux et il y avait une odeur affreuse: un mélange de kérosène et de chair humaine", raconte-t-il.

Aujourd'hui âgé de 82 ans, ce professeur d'histoire à la retraite est également conseiller scientifique du syndicat mixte du Canigou, à l’initiative de ce nettoyage avec l'association Mountain Wilderness Catalunya et le refuge du Cortalets, situé à quelques dizaines de minutes de marche du lieu du crash. 

"J'étais ému aujourd'hui: c'est une page de ma vie, on ne peut pas avoir été confronté à ça à 20 ans sans être marqué", confie-t-il. 

Quelques parties de l'engin avaient été récupérées à l'époque de l'accident pour les besoins de l'enquête, qui a conclu à une erreur de navigation, mais l'essentiel de l'épave était restée sur les flancs du Canigou, à un peu plus de 2.000m d'altitude. 

Tout le week-end, une dizaine de bénévoles ont découpé la carlingue à l'aide de disqueuses et d'une tronçonneuse thermique, tandis que d'autres fouillaient les rochers et les rhododendrons à la recherche de plus petits débris.

"Il y en a partout, enfouis ou enterrés, des petits morceaux contondants qui peuvent blesser les animaux... C'est une sorte de déchetterie en montagne", constate Thomas Dulac, gérant du refuge des Cortalets.

Le syndicat mixte du Canigou laissera une pièce de l'avion près du chemin de randonnée, le GR 10, pour rappeler l'accident et prévoit d'installer une plaque commémorative.

Certaines parties de la carcasse doivent être envoyées au musée de l'aviation de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) et Thomas Dulac en gardera quelques-unes dans son refuge. Le reste sera déposé à la déchetterie. 

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