Implanté à Monchy-le-Preux, près d'Arras

Sofrigam n’a pas froid aux yeux

La société, spécialiste de la chaîne du froid, dont un site de production se situe à Monchy-le-Preux, ambitionne de faire passer son chiffre d’affaires de 20 M€ en 2022 à 50 M€ en 2027. Pour cela, la direction mise sur l’explosion des services pharmaceutiques de proximité et du secteur de l’aide à la personne.

Laurence Labranque, la directrice générale de Sofrigam, a pour objectif de faire passer le CA de 20 à 50M€ en cinq ans. © Aletheia Press/Benoît Dequevauviller
Laurence Labranque, la directrice générale de Sofrigam, a pour objectif de faire passer le CA de 20 à 50M€ en cinq ans. © Aletheia Press/Benoît Dequevauviller

Le groupe Sofrigam, qui possède un site de production à Monchy-le-Preux et aux Etats-Unis, est spécialisé dans la fabrication de containers adaptés au transport de produits thermosensibles, comme les vaccins ou les médicaments. «Nous créons les solutions», précise Laurence Labranque, directrice générale de cette entreprise de 100 salariés. En clair, l’entreprise adapte ses produits aux besoins de ses clients : «Nous vendons la protection de ce qui est transporté, pour une température et une durée données».

Faire face à des conditions extrêmes

Dans son usine de Monchy-le-Preux, au sud d’Arras, Sofrigam fabrique essentiellement ses solutions dîtes passives. C’est-à-dire qui ne nécessitent pas d’être équipées d’un moteur pour réguler la température. C’est juste en y insérant des pains de glace qu’elle maintient la température. «Ce n’est pas toujours simple», détaille Laurence Labranque, à partir d’un exemple. «Parfois, nos produits passent d’un camion à un entrepôt surchauffé puis la soute d’un avion. Or, il faut maintenir une température constante».

Les solutions développées par le groupe sont variées, allant de la sacoche réfrigérante pour le personnel médical, à la mise au point d’une technologie de froid autonome pendant 12h qui s’appuie sur une réaction chimique. Une innovation d’ailleurs récompensée par le jury du SIRHA Innovation Awards 2023. Tous ses produits sont imaginés par le service R&D de l’entreprise, puis testés et réalisés en interne. Il existe même un service couture, afin d’élaborer l’enveloppe des produits. Une enveloppe essentiellement fabriquée à base de polyuréthane ou de VIP, ce qui s’apparente à plusieurs couches de laine de verre compressées.

La société fabrique de A à Z ses produits dans son usine de Monchy-le-Preux à côté d'Arras. © Aletheia Press/Benoît Dequevauviller

Les hôpitaux, les laboratoires…

Depuis sa création en 1979, l’entreprise travaillait avec plus de 70% du top 10 de l’industrie pharmaceutique mondiale. Mais depuis quelques années, son activité a évolué. «Fort de notre expertise acquise sur l’amont de la chaîne logistique, jusqu’au centre de distribution, nous avons opéré une première diversification il y a dix ans», détaille aussi Laurence Labranque. «Nous l’avons étendue sur le dernier maillon de la chaîne, ce que l’on appelle le dernier kilomètre».

Désormais, le groupe cible plutôt les hôpitaux, les laboratoires d’analyses biologiques, les transporteurs médicaux ou même le secteur de l’hospitalisation à domicile (HAD). «Par exemple, nous pouvons travailler avec les mairies pour ce qui concerne les livraisons à domicile des repas pour les personnes âgées. Une des conditions de leur maintien à domicile».

C’est dans cet objectif que Sofrigam a dernièrement fait l’acquisition d’une entreprise de carrosserie industrielle et frigorifique. L’idée, ne plus avoir besoin de recourir à la sous-traitance pour la fabrication de ses caissons frigorifiques à froid et à température dirigée. Une solution tout particulièrement adaptée aux vélos-cargos et aux camionnettes électriques, voie d’avenir pour la logistique urbaine du dernier kilomètre. Pas de doute, la société met tout en œuvre pour faire passer son chiffre d’affaires de 20 M€ en 2022 à 50 M€ en 2027. Avec à la clé, de nombreuses créations d’emplois en vue !