Slimane Reguig, nouveau directeur de l'usine Schaeffler de Calais

"La qualité et la sécurité" : voilà les deux fers de lance du nouveau directeur de l'usine de fabrication de chaînes Schaeffler Chain Drive Systems à Calais, Slimane Reguig, depuis le 1er juin, date de son arrivée sur le site, et surtout depuis le 1er octobre, date à laquelle il en est devenu directeur. "Permettez-moi d'insister sur la sécurité. C'est un point extrêmement important. Les résultats économiques sont importants, mais on atteint ces résultats dans un environnement sûr..."

Slimane Reguig s'est fixé un objectif ambitieux : produire 34 km de ces chaînes en moyenne par jour en 2016.
Slimane Reguig s'est fixé un objectif ambitieux : produire 34 km de ces chaînes en moyenne par jour en 2016.

 

CAPresse

Slimane Reguig est issu d'un cursus d'ingénieur. Il est directeur de Schaeffler Calais depuis le 1er octobre dernier.

Ingénieur de formation, originaire de Moselle, Slimane Reguig a travaillé en Meurthe-et-Moselle avant de venir s’installer dans le Nord-Pas-de-Calais. Dans l’Est de la France, il est rompu au Lean Manufacturing auprès de sous-traitants de Toyota (les inventeurs du Lean Manufacturingchez qui le lean a le nom de TPS, pour Toyota Production System). Ainsi, la chasse au gaspillage de temps, d’énergie et de matières premières est lancée. “Il faut être exigeant à propos des causes du problème, insiste le nouveau directeur. Si l’on traite la cause d’un problème, on traite aussi la récurrence du problème.

Homme de terrain. “Le meilleur endroit pour trouver une solution, c’est en face du problème.” Avec la formation d’ingénieur qu’il a suivie, le nouveau directeur se décrit comme un homme de terrain. La solution est “dans l’atelier. Ça paraît logique, mais certains dirigeants ne l’ont pas encore assimilé“. Mais si la réorganisation de la chaîne de fabrication est déjà en projet – le lean, encore le leantoujours le lean –, le nouveau directeur du site insiste : son travail s’inscrit véritablement dans la continuité de celui de ses prédécesseurs. “Je ne suis pas le premier étage de la fusée. Elle a déjà décollé. Mon rôle, maintenant, est de la mettre en orbite. Cela ne peut se faire qu’en misant, en investissant dans le capital humain.” Et de capital humain, justement, le directeur en dispose. Certains des ouvriers de l’usine y travaillent depuis déjà 40 ans et sont “dédiés à la réussite de Schaeffler Calais“. Le rôle du directeur : créer l’environnement de travail idéal pour permettre à chacun de développer son potentiel.

Records. Au mois d’octobre, trois records ont été battus : celui de la production journalière, celui de la production hebdomadaire, et celui de la production mensuelle. Avec un objectif clair : monter en puissance, avec 34 km de chaîne par jour en moyenne en 2016. “J’essaie de faire prendre conscience à tous mes collègues que si une entreprise comme la nôtre, qui fait ce travail depuis bientôt cent ans, ne peut pas le faire, qui le peut vraiment ? En ce moment, nous sommes plus proche des 32 km que des 34, même si les pointes de production qui existent approchent de l’objectif. Mais 34 km par jour en moyenne, c’est faisable, même avec des semaines de six jours comme c’est le cas ici.” Gagner en production permet de faire des pauses, d’organiser des arrêts dans ladite production afin de la mettre à jour : linéariser les flux, redessiner les équipements…

Difficultés. La mission est toutefois difficile. L’entreprise a eu de grosses difficultés financières ces dernières années. D’autre part, il y a eu le déménagement entre le boulevard Lafayette et la zone Marcel-Doret. Il a fallu en minimiser l’impact sur le client, consolider les équipes… Il faut , selon le nouveau directeur, améliorer la capacité de production et l’équipement de l’usine, tout en évitant le gaspillage.

Concernant les objectifs en termes de chiffre d’affaires, Slimane Reguig compte égaler, sinon dépasser, le résultat prévisionnel de 2015 en 2016, soit entre 68 et 70 millions d’euros. Les investissements, quant à eux, s’élèvent à 4 millions d’euros en 2015, un chiffre qui devrait vraisemblablement être le même en 2016. Par ailleurs, il ne devrait pas y avoir d’opération de recrutement prochainement, sinon une possible transformation de certains emplois intérimaires en CDI. Actuellement, ce sont près de 400 salariés, dont 90 intérimaires, qui travaillent sur le site de Schaeffler zone Marcel-Doret à Calais.

Les produits de l’usine, quant à eux, sont pour une bonne part (90% de la production) exportés : vers l’Allemagne, vers la Slovaquie, les États-Unis, la Chine. Des exportations majoritairement destinées aux groupes General Motors, Daimler (Mercedes, Smart…), ainsi qu’à Hyundai et Kia mais dans une moindre mesure.