Siteco : 7 défis pour la Lorraine
Comme chaque année en cette période, le Conseil économique, social et environnemental de Lorraine s’est livré, le 8 novembre dernier, à la présentation d’un rapport sur la Situation économique sociale et environnementale de la région (Siteco). Lequel, soulignant les forces et faiblesses de la Lorraine, envoie un message lourd de sens à la Région. D’autant plus que cette séance plénière a pris un relief particulier puisqu’elle était associée l’après-midi à l’examen du texte Lorraine 2020.
Le 8 novembre dernier, les membres du Conseil économique, social et environnemental de Lorraine se sont, comme chaque année, prononcés sur le rapport sur la Situation économique sociale et environnementale de la région (Siteco). Véritable photographie dynamique propre à mettre en évidence les faiblesses mais aussi les points forts de la région, le rapport met en exergue sept défis à relever, qui se doivent d’interpeller l’ensemble des acteurs lorrains, au premier rang desquels le Conseil Régional de Lorraine. Un rapport qui a été adopté à l’unanimité, car comme le soulignait, lors de son discours d’ouverture, Roger Cayzelle, le président du Cesel, «pour l’instant, il faut bien dire que nous souffrons à la fois d’une absence de méthode et d’une absence de résultats face aux difficultés. C’est vrai pour notre pays, mais cela l’est tout autant pour notre région». Le constat est implacable, la Lorraine est au coeur de la fracture territoriale qui se dessine en France. Elle fait partie des 4 régions, terres historiques d’industries, qui perdent des emplois avec une démographie très faible, avec la Picardie, la Franche-Comté et la Bourgogne.
Fixer un cap
La spécificité industrielle de la Lorraine s’érodant, la région doit se développer à partir de filières plus identitaires, se renouveler. La crise, encore elle, a de graves conséquences sociales, le chômage atteint un niveau record. D’un chômage conjoncturel, la Lorraine est passée désormais à un chômage structurel lourd. Avec plus de 162 000 demandeurs d’emploi en septembre 2012 (A, B, C), le nombre de demandeurs d’emploi a crû de plus de 54% depuis le début de la crise. L’emploi sera plus que jamais un défi pour la Lorraine dans les années à venir avec les départs à la retraite en nombre qui se profilent d’ici à 2020. «Notre région doit à l’évidence retrouver les voies de l’attractivité. Elle ne pourra pas le faire en calquant bêtement ce qui se fait ailleurs», a rappelé le président Cayzelle. Et les pôles urbains de Metz et de Nancy, moteurs de croissance et d’emplois, qui, entre 1999 et 2008 ont créé plus de la moitié des nouveaux emplois de la région, sont des atouts de cette attractivité à développer. Le rapport préconise de renforcer cette dynamique, créatrice de valeur et d’emplois de cadres des fonctions métropolitaines. La Lorraine européenne apparaît comme un autre impératif. Ainsi, un ancrage fort dans la zone Euro pourrait s’avérer être un atout considérable en phase de croissance, dans un environnement transfrontalier unique. Pour rappel, la région compte 100 000 travailleurs frontaliers dont 78 000 pour le seul Grand-duché de Luxembourg. S’ouvrir mais également «faire corps» pour se relever. Comme le préconise Lorraine 2020, rapport qui «a été réalisé à la demande du président du Conseil Régional, qui a confié à Michel Dinet la lourde charge d’engager une démarche visant à la fois à dessiner des perspectives pour la Lorraine, à fixer un cap et plus encore à déterminer une méthodologie de travail collectif propre à remobiliser la Lorraine et ses acteurs». Plus que jamais l’union fait la force.