Site Kléber : la grande marche de la reconversion
La Communauté de communes du Toulois vient de se porter acquéreuse du site Kléber de Toul ! Un vaste programme de reconversion vient d’être lancé après plusieurs tentatives de revitalisation infructueuses.
2008… Onde de choc dans le Toulois. Le groupe Michelin annonce la fermeture du site Kléber. 826 salariés sur le carreau. Des décennies de vie industrielle balayées d’un revers conjoncturel. Perte sèche pour le territoire en termes de revenus d’impôt, près de deux millions d’euros. 2013 : le rebond, réel, après des tentatives de revitalisation infructueuses ? Peut-être ! Le 4 février, la Communauté de communes du Toulois annonce qu’elle vient de se porter acquéreuse du site (avec le concours de l’Etablissement public foncier lorrain) devant un parterre de représentants de l’Etat, des collectivités locales, du réseau consulaire, des agences de développement économique et des différents acteurs sociaux, regroupés dans la brasserie K (l’une des premières entreprises à s’être établi dans les anciens locaux de Kléber). Une officialisation paraphée lors d’une signature tripartite d’un avenant entre l’Etat, la Maison de l’entreprise et de la formation en Pays Terres de Lorraine et Michelin Développement pour la gestion du solde de la convention de revitalisation. «Il est grand temps d’avoir une culture commune sur ce dossier et en finir avec les guerres politiques et les egos. Depuis la fermeture du site, il y a eu un défaut de stratégie et de concertation au bon niveau avec les collectivités», assure Dominique Potier, député de Meurthe-et- Moselle et président de la Communauté de communes du Toulois. Reste à lancer réellement ce fameux plan de reconversion des 35 hectares du site et des 90 000 m² de bâtiments, pas encore vétustes, mais inoccupés pour la plupart depuis bientôt quatre ans et pas vraiment entretenus.
Restructuration totale
«Le premier enjeu est de désenclaver le site car c’est un site unitaire qui fonctionnait auparavant en vase clos. Il nécessite une forte restructuration pour une revente par lots», assure l’équipe responsable de la reconversion. Le tout dans un marché de l’immobilier d’entreprises où les projets d’investissements sont plus que rares, conjoncture oblige, et sur un territoire Toulois très concurrencé en matière de foncier. L’atout de ce programme de reconversion annoncé jusqu’en 2015 : la possibilité de proposer une offre immobilière de seconde main recherchée aujourd’hui par bon nombre d’entreprises. «En période de traversée de crise, bon nombre de sociétés recherchent des bâtiments à acheter de seconde main», assure Dominique Potier. Si la localisation, la bonne desserte par les réseaux routiers ou encore la proximité de la Moselle grand gabarit s’affichent comme des forces indéniables, il est indispensable d’exposer «des phares, des totems», pour attirer. La plateforme Ecorevia d’économie dite «circulaire» se veut être cet aimant attractif (voir encadré). «Aujourd’hui, nous passons d’observateur à celui d’acteur ! Pour attirer les entreprises, nous allons tout mettre en oeuvre pour lever les obstacles, et notamment les obstacles administratifs. Le temps des entreprises n’est pas celui de l’administration», continue Dominique Potier. La reconversion semble, enfin, en marche du côté de l’ancien site Kléber.