Signature d’une convention «Canal Solidaire» à Arras
«Le projet de Canal Seine-Nord Europe ne se conjugue plus au conditionnel mais au présent.», comme l’exprime Jean-Claude Leroy, président du Département du Pas-de-Calais. Une convention cadre de partenariat pour la mise en œuvre du projet de Canal Seine-Nord Europe vient d’être signée à Arras en présence de Xavier Bertrand et des représentants des six Départements concernés par le projet : Le Nord, le Pas-de-Calais, l’Oise, la Somme (Départements financeurs), l’Aisne et le Val d’Oise (Départements associés).
La convention vise à promouvoir l’insertion par l’activité économique à travers la commande publique. Tous les marchés sont concernés (études, services, fonctionnement, travaux, etc.), pour faire du projet canal Seine-Nord Europe une réelle opportunité pour l’insertion des personnes. Dans son intervention introductive, Jean-Claude Leroy a rappelé l’état d’esprit de cette démarche collective : «un investissement sur le plan politique au sens noble du terme, dans l’esprit que ce projet dépasse les clivages et fait consensus chez les élus et aussi dans les milieux économiques». Xavier Bertrand, président du Conseil de surveillance de la Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE) a insisté sur la réalité du projet : «ce n’est pas l’Arlésienne» ; «115 personnes ont commencé à travailler sans coups de pelle» ; «le canal Seine-Nord a atteint un point de non-retour». Après avoir rendu hommage au département du Val-d’Oise qui collabore au projet, «liaison avec la Seine pour faire du canal une autoroute fluviale du début jusqu’à la fin, Dunkerque ayant vocation à revenir dans la course», il insiste sur l’intérêt économique pour la région – «un projet de 45 000 emplois, opportunité à ne pas laisser passer» – , sans omettre le volet écologique – «un chargement de 1 500 tonnes, c’est trois fois moins de CO2»…
Insertion par l’activité économique
Les Départements veillent à fédérer l’action des partenaires locaux et à développer l’offre d’emploi sur les territoires en adaptant l’effort d’insertion à la réalité des entreprises. Le dispositif doit permettre de favoriser l’accès à l’emploi pérenne des publics ciblés des Conseils départementaux, notamment des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et des jeunes de moins de 26 ans sans emploi.
Chargé de la coordination interdépartementale, le conseil départemental du Pas-de-Calais s’est particulièrement investi sur la thématique pour partager son expertise dans la rédaction des «cahiers du Canal solidaire», «occasion de témoigner d’un savoir-faire reconnu dans le domaine, mais aussi d’une approche consistant à permettre aux habitants des territoires d’être les premiers bénéficiaires de ce grand projet, un grand chantier soutenu notamment par la collectivité à hauteur de 130 millions d’euros». Ces véritables outils opérationnels partagés à l’échelle des six départements, référentiel décliné à travers quatorze fiches techniques, permettent la mise en œuvre juridique de la clause d’insertion dès la phase préparatoire des marchés jusqu’à son exécution et son suivi au niveau local.
Un dispositif innovant
Des résultats importants ont déjà été atteints en matière d’insertion. Ainsi, au 31 janvier 2019, près de 13 500 heures ont été réalisées lors de différents marchés d’études avec le recrutement de 13 bénéficiaires. Le dispositif innovant favorise la mise en œuvre d’une clause d’insertion par l’activité économique (CIAE) au sein d’un maximum de marchés publics destinés à la réalisation du futur canal. La CIAE offre ainsi la possibilité aux personnes engagées dans un parcours d’insertion vers l’emploi durable de consolider et de finaliser leur projet professionnel, le tout en partenariat avec les entreprises attributaires de marchés. Tout au long de la démarche, le dispositif «Canal solidaire» sera mis en œuvre localement en partenariat avec les acteurs de l’emploi et de la formation.