Seule candidate, la directrice générale du FMI en route pour un second mandat

Seule candidate à sa propre succession, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, est en route pour un second mandat, alors que l'institution se sait très attendue sur la lutte contre le...

la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, le 14 avril 2023 à Washington © Stefani Reynolds
la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, le 14 avril 2023 à Washington © Stefani Reynolds

Seule candidate à sa propre succession, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, est en route pour un second mandat, alors que l'institution se sait très attendue sur la lutte contre le réchauffement climatique et l'aide aux plus pauvres.

Jeudi, le conseil d'administration du Fonds a confirmé, dans un communiqué, qu'"une seule candidate, l'actuelle directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a été nominée".

Le processus, lancé le 13 mars, donnait jusqu'au 3 avril aux représentants des Etats au conseil d’administration, ou un de ses gouverneurs, pour proposer des candidats pour prendre la tête de l'institution, alors que le mandat de Mme Georgieva doit s'achever le 30 septembre.

"Le conseil d'administration va poursuivre le processus de désignation, avec un entretien de la candidate, Mme Georgieva, par les membres du conseil. L'objectif est de finaliser le processus le plus tôt possible, d'ici à la fin avril", a précisé le communiqué.

Traditionnellement, le directeur général du FMI est le candidat proposé par les pays européens, alors que le président de la Banque mondiale (BM) est le candidat proposé par les Etats-Unis. Un partage que les principaux pays émergents, à commencer par la Chine et l'Inde, remettent de plus en plus ouvertement en cause.

Mais la répartition du capital de ces deux institutions donne toujours une force prépondérante aux Etats-Unis et à l'UE.

Les ministres des Finances de l'Union européenne (UE), réunis en conseil Ecofin, s'étaient prononcés le 12 mars en faveur du renouvellement à son poste de Mme Georgieva.

Plusieurs rumeurs avaient souligné la possibilité de voir Paschal Donnohoe, actuel président de l'eurogroupe, tenter sa chance, d'autres envisageant la possibilité de voir le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, qui n'a jamais avancé une potentielle candidature, tenter sa chance.

Peu après ce soutien européen, Kristalina Georgieva, 70 ans, avait assuré, lors d'un entretien accordé à l'AFP, se "rendre disponible" pour continuer à diriger l'institution.

"Si j'ai le plaisir de recevoir la confiance de nos membres, je suis prête à y répondre", avait alors déclaré Mme Georgieva.

"J'ai été extrêmement touchée de recevoir le soutien des ministres européens. Il s'agit de ma famille, j'ai travaillé au service de la Commission européenne pendant sept ans. Mais j'en ai également reçu de pays émergents", avait-elle ajouté.

Le FMI plus attendu sur le climat

De source proche, la reconduction pourrait intervenir dans les prochains jours, avant même les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui doivent se tenir du 15 au 19 avril à Washington.

La patronne du FMI se sait attendue, en particulier sur des sujets telles que la lutte contre le réchauffement climatique.

Lors d'un discours prononcé le 14 mars à Cambridge (Royaume-Uni), et qui pouvait être assimilé à un discours de campagne, elle avait souligné à quel point ce sujet ne pouvait être abandonné, malgré les "multiples chocs" auxquels les Etats ont dû faire face ces dernières années.

Elle a de nouveau invité mardi, lors d'une conférence à Washington, les Etats à ne pas couper dans les dépenses liées à la lutte et l'adaptation au réchauffement climatique ni dans la protection des populations les plus vulnérables.

Dans le même temps, Kristalina Georgieva a rappelé l'importance pour les Etats de réussir à reconstituer de l'espace budgétaire, plus encore alors que les taux d'intérêt élevés viennent peser encore plus sur les finances publiques, du fait de la hausse du coût du remboursement de la dette.

Pour autant, plus que réduire les dépenses, Mme Georgieva a défendu la nécessité d'augmenter les rentrées fiscales des Etats, quitte à ce que cela passe par une hausse des impôts.

Si le FMI pousse désormais systématiquement les Etats à mieux intégrer la protection des plus vulnérables dans les politiques mises en places dans le cadre de ses programmes d'aide, des ONG reprochent à l'institution de ne pas suffisamment s'assurer de l'effectivité de cette protection, faute d'objectifs intégrés dans les programmes.

Le processus de désignation du nouveau directeur général du FMI a lieu un an après la désignation du nouveau président de la BM, Ajay Banga, à l'issue d'une procédure similaire consécutive à la démission de son prédécesseur, David Malpass.

Désigné par les Etats-Unis, M. Banga, né en Inde mais citoyen américain, avait été le seul candidat proposé par les Etats membres de la Banque.

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