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De son rebond après un redressement judiciaire en avril 2010, la société de Raon-l’Étape Gestra (Générale de sous-traitance), spécialisée dans la logistique de main-d’oeuvre et de conditionnement, a su garder cette fibre humaine chère à Francis Bulferetti, créateur de l’entreprise il y a plus de vingt ans. Avec ses sociétés soeurs, Manudeo et Intedeo, centrées sur l’insertion des personnes en difficulté, la notion de RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise) prend tout son sens dans ce coin des Vosges. Exemple à suivre mais impossible à copier sans de réelles convictions.
Gestra… ordinaire
«J’aime la diversité et le travail manuel et j’apprécie d’avoir été embauché alors que j’avais 45 ans» ou encore «Gestra a su s’adapter à mon problème» en passant par «c’est une bonne boîte où j’ai pu trouver ma place grâce à une bonne écoute». Dans bon nombre d’entreprises, les murs ont des oreilles mais rarement ils se font l’écho du ressentiment de ses collaborateurs. Sur ceux de la société raonnaise Gestra (Générale de sous-traitance), les témoignages sont gravés le long d’une fresque illustrée à jamais dans le marbre et font office de loi interne. À Raonl’Étape du côté de la zone d’activité de l’allée Robert Schumann, c’est l’Humain qui fait foi et loi et rien d’autre. Un peu logique, sans l’Humain, l’entreprise ne se serait rien et surtout celle-ci. Spécialisée dans la logistique de main-d’oeuvre, les «petites mains» sont des mains d’or sans lesquelles rien ne pourrait exister. Conditionnement à façon. Sous-traitance dans l’urgence. Production de mini- séries de tous types de produits, l’activité des hommes et femmes de Francis Bulferetti, le fondateur de la société, est multiple et modulable à souhait. Les lignes de conditionnement sont pensées, évaluées et adaptées grâce à une équipe de véritables «Géo Trouvetout», permettant le passage d’un conditionnement de barquettes d’alimentation pour la grande distribution à aujourd’hui celui d’e-Liquides pour les fameuses cigarettes électroniques. Une adaptation continue au juste besoin du client.
La RSE dans les gènes
Le conditionnement à façon, la sous-traitance dans l’urgence ou encore la production de mini-séries, Gestra a su adapter son activité aux besoins spécifiques de ses clients.
«Nos collaborateurs, c’est notre performance. Sans eux et leurs savoir-faire, rien ne se ferait. L’automatisation à outrance n’est plus la solution. Elle a montré ses limites.» Cette richesse des «petites mains», au sens noble du terme, Gestra la démultiplie en abattant la carte logique et nécessaire de l’insertion des personnes en difficulté. Manudeo puis Intedeo, deux sociétés soeur s’ajoutent à la chaîne RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise) développée depuis sa création, il y a près de 22 ans de l’entreprise. Bien avant que cette dénomination soit mise en avant par bon nombre de sociétés comme un «tampon» supplémentaire (car aujourd’hui, comme hier le développement durable et l’environnement, le social fait vendre). Plus d’une cinquantaine de collaborateurs s’activent en trois-huit dans ce bassin d’emploi (sans compter les intérimaires et les personnes en voie de réinsertion). «Tous sont impliqués dans le fonctionnement de l’entreprise grâce à la mise en place d’un Lean Management», assure Christophe Jacquot, le directeur général de l’entreprise vosgienne. De l’ordinaire et du bon sens pour Gestra qui fait presque figure d’exception. À l’heure de l’automatisation à outrance, au diktat du numérique et à la recherche de productivité extrême, l’entreprise humaine existe. Gestra en est un des exemples frappant et convaincant.