Ségor Industries : le saut technologique

Investissement, certification et recherche de nouveaux marchés : Ségor Industries installée en Meuse et spécialisée dans la réparation et la fabrication de réducteurs multiplie les initiatives avec l’objectif de se développer, malgré une conjoncture difficile.

Ségor Industries : le saut technologique
«La nouvelle machine à commande numérique est désormais opérationnelle», se réjouit Anthony Springer, le directeur technique de Ségor Industries.

«La nouvelle machine à commande numérique est désormais opérationnelle», se réjouit Anthony Springer, le directeur technique de Ségor Industries.

«On fait le pari de la stabilité du chiffre d’affaires», confie Thierry Iung, le patron de Ségor Industries. Dans ce contexte économique précaire, où les marges s’effondrent et où les carnets de commandes se réduisent, le chef d’entreprise poursuit la même stratégie initiée depuis déjà cinq ans avec près de 2 millions d’euros investis dans un nouveau bâtiment et des équipements de pointe avec le seul but de «monter en compétences». Depuis le début du mois de juin, l’usine compte d’ailleurs une nouvelle machine à commande numérique à tailler les engrenages. Cette acquisition permet à la PME de réaliser un bond technologique de trente ans. Si jusqu’à présent la structure meusienne était uniquement dotée d’un parc machines dites conventionnelles, cet investissement de 400 000 euros apportera clairement une plus-value en termes de qualité supérieure des pièces, mais pas seulement. «La mise en oeuvre sera plus simple, le temps de réglage divisé par cinq et la polyvalence des agents assurée», ajoute le dirigeant, qui est bien conscient que ses clients seront sensibles à cet achat. Face à la concurrence de l’Allemagne, mais également d’autres pays européens, l’investissement est devenu une nécessité pour ce métier en quête de toujours plus de technologies.

Activités diversifiées

Après avoir choisi de diversifier les domaines d’activités pour ne pas dépendre d’une seule filière, l’entreprise expérimente depuis moins d’un an les interventions sur site en milieu classique, après avoir investi et équipé un véhicule. Quatre monteurs ont reçu une formation spécifique. Dès la rentrée, une certification sera également engagée pour pouvoir à terme intervenir dans les centrales nucléaires, là où des besoins sont clairement identifiés où le nombre de professionnels est davantage limité. Parallèlement à cette nouvelle orientation, l’entreprise souhaite se spécialiser dans la construction de réducteurs sur mesure. Et pour cause, si bon nombre de concurrents sont présents sur le marché des séries, occasionnant une baisse des marges, sont en réalité moins nombreux sur cette activité de pointe. Pour y parvenir, la PME a investi dans un bureau études intégré, dans des logiciels et dans des agents compétents. Reste à se faire connaître. En quelques années, Ségor a engagé une mutation avec la volonté de s’afficher comme réparateur, fabricant sur mesure mais aussi comme le spécialiste des interventions sur site. C’est pour coller à la réalité des demandes de ses clients mais également assurer la pérennité de l’usine et de ses trente emplois, que le dirigeant a choisi ces axes de développement. C’est aussi pour cette même raison qu’il s’est rapproché de l’association Energic 52-55, qui est le facilitateur des contacts entre les industriels meusiens et haut marnais d’un côté et les grands donneurs d’ordre de l’autre. Cette collaboration a porté ses fruits avec un apport indiscutable d’EDF, notamment, même si évidemment Thierry Iung, comme les autres dirigeants attend davantage. «Il faut que les responsables d’achat aient le réflexe de nous consulter, surtout les sites de proximité avec qui on ne travaille absolument pas», estime le secrétaire d’Energic.