Se réinventer pour mieux se développer
Créée en juin 2016 au cœur de Capécure avec trois salariés, la jeune PME «Les Jardins de l'Océan» (SAS Artrome’Mat) ne cesse de se développer. Elle atteint déjà un effectif de 32 salariés et un chiffre d’affaires de 7,5 millions d’euros. Les objectifs affichés par cette saurisserie sont encore plus ambitieux.
Spécialisée dans le poisson fumé (saumon, daurade, truite, bar, omble chevalier…) vendu en petites bouchées, en tartare ou en écrasé, la société de Frédéric Beauvir (le PDG) et de Patrick Coppin (le directeur recherche et développement), bien connus depuis trois décennies dans le domaine du «seafood» boulonnais, s’est lancée avant les fêtes de fin d’année dans la vente directe sur les marchés, les salons ou dans des boutiques éphémères, à la louche, à la cuillère ou sous-vide. Le but : se faire connaître de la clientèle des Hauts-de-France, comme lors du salon Mer & Vignes de Marcq-en-Barœul, qui s’est tenu du 15 au 17 mars.
Mais la zone de chalandise s’étend déjà bien au-delà des frontières de la région. Jusqu’à présent, les clients des Jardins de l’Océan sont principalement les enseignes de la grande distribution (30%) sous sa marque ou sous la marque du distributeur (comme Grand Frais), le Marché d’intérêt national de Rungis (30%), les poissonniers ou les mareyeurs des Hauts-de-France (15%).
Des objectifs de croissance très ambitieux
La PME puise son sourcing en Écosse, en Islande et en Norvège pour son saumon ; dans le bassin méditerranéen pour le bar et la daurade royale (Aqua Frais, Espagne, Chypre) ; chez des petits pisciculteurs de Bretagne, Normandie, Navarre et Pas-de-Calais (comme Truite Service à Loos-en-Gohelle) pour la truite ; en Islande pour l’omble. Le filetage est assuré en amont chez le producteur ou chez des prestataires boulonnais. Le salage s’effectue à la main au sel sec. Le fumage au bois de hêtre se fait grâce à deux fours électriques Arcos. «Nos recettes avec des parfums de saison, précise Patrick Coppin, sont élaborées avec notre consultant Jean-Pierre Pont.»
Fort de l’arrivée de fonds d’investissement (Generis Partners Capital et Nord France amorçage-Siparex) dans son capital à hauteur de 3,5 millions d’euros, Frédéric Beauvir est très optimiste. «Nous cherchons des locaux pour doubler notre superficie actuelle (800 m² loués à Capécure), annonce-t-il, et nous prévoyons dix à quinze nouvelles embauches au cours de cette année 2019, avec un objectif de 10 millions d’euros au 30 juin, de 20 millions dans trois ans.» Cinq ans après sa création, la société pourrait atteindre les cinquante salariés.