Se rapprocher pour être plus fortà l’international
Quand cinq entreprises de la région décident de s’allier pour s’attaquer à des marchés internationaux, cela donne un exemple adapté à l’industrie, à l’image de ce qui peut déjà se faire dans le domaine de l’aéronautique. Une force industrielle capable de s’adapter aux demandes des grands donneurs d’ordre et surtout rivaliser avec les entreprises allemandes pourtant à la pointe. Explications.
IMG est née de la réflexion commune de chefs d’entreprise qui se sont rendu compte que pour survivre sur le marché industriel, il était nécessaire de développer l’activité et de s’étendre géographiquement. De plus, “les PMI n’ont pas la taille critique nécessaire pour s’attaquer à des marchés internationaux. Le seuil des 50 salariés n’est plus valable de nos jours”, précise François Salamon, dirigeant de l’entreprise Créatique technologie de Billy-Berclau. En effet, lorsque ce seuil a été mis en place, le marché international n’était pas ce qu’il est devenu aujourd’hui. “Il y a un savoir-faire important dans le pays et en région, mais pas de visibilité internationale, poursuit-il. Cependant, il faut une surface financière, logistique, culturelle, linguistique et une offre hiérarchique pour réunir les conditions nécessaires et accéder à ces marchés.” La solution, adoptée par cinq entreprises du secteur, est de s’allier dans le cadre d’une relation gagnant-gagnant qui offre une réelle visibilité en dehors des frontières nationales. Il y a deux volets dans ce regroupement de compétences : offensif dans la mesure où “nous sommes des PME et que nous ne délocalisons pas, nous nous unissons pour être plus forts”, complète Jérôme Lobel, gérant d’Artois plastiques ; et un volet défensif parce que les grands donneurs d’ordre “vont recadrer les fournisseurs en fonction de leur chiffre d’affaires et de la pertinence de leur offre”. Le regroupement de compétences génère donc une entité plus importante, unique interlocuteur, qui a de ce fait plus de poids et peut travailler sur des éléments de mutualisation en termes d’achats et d’échange de bonnes pratiques.
Cinq entreprises. Le groupement est né en mars 2009 sous la forme d’une SAS, avec pour actionnaires cinq entreprises du secteur (Avenir group, Lobel mécanique, Artois plastiques, RMR et Créatique technologie), qui se sont rencontrées dans le cadre de réunions de l’UIMM. “Après sept mois de gestation, nous avons décidé de créer IMG pour International Manufacturing Group.” En quelques mois, les cinq dirigeants ont réussi à faire tomber les barrières et sont capables de dépasser leurs différences comme leur concurrence dans certains domaines. Après avoir travaillé pendant un peu plus d’une année sur la mise en place du backoffice, avec notamment une organisation collaborative rigoureuse, IMG est passée à une phase plus active. “Nous avons fait le choix d’investir dans cette structure alors que nous étions en pleine crise économique, parce que nous pensons qu’il est essentiel de ne pas rester à attendre et qu’il faut prendre des risques”, répond François Salamon. Le groupement s’apprête même à réaliser un million d’euros de chiffre d’affaires à l’issue de son exercice 2011, des chiffres d’autant plus encourageants que le groupement a de nombreux projets à mettre en place pour assurer son développement. “Nous sommes également en phase de recrutement de nouvelles entreprises. Naturellement, nous souhaitons nous développer sur la région Nord-Pasde- Calais. Par extension, nous regardons aussi vers l’Ile-de-France et l’Est, via des partenaires”, conclut François Salamon, qui a mis au service d’IMG son expérience : sa présence en Allemagne via une entreprise de Rennes.