Scop toujours pour Baldini
Cette année la société Baldini, installée à Maxéville depuis 2005 et spécialisée dans la menuiserie et l’agencement version second œuvre, fête ses vingt ans sous le statut de Scop (Société coopérative et participative). Ce statut coopératif lui a notamment permis de faire face aux différentes tempêtes conjoncturelles et surtout à certaines malveillances de quelques clients peu scrupuleux. Pilotée aujourd’hui par Hervé Poulet et Didier Rouhling ainsi qu’une dizaine d’associés, la société maxévilloise s’adapte en diversifiant sa clientèle suite à un marché en dents de scie plombé par la baisse des commandes publiques.
L’odeur de la sciure laisse planer dans les ateliers du 31 avenue de la Meurthe à Maxéville le souvenir récent de l’exercice de l’intelligence de la main opéré quotidiennement sur les postes de travail. La main de l’homme et surtout son esprit, un humanisme version menuiserie du second œuvre jusqu’à la gestion même de l’entreprise. Un homme, une femme, une voix ! Depuis vingt ans, la société Baldini vogue sous la bannière d’une Scop (Société coopérative et participative) et elle est membre de l’Union régional des Scop Alsace Lorraine Champagne-Ardenne. Créée en 1946 par Victor Baldini à Vandœuvre-lès-Nancy, l’entreprise connaît à l’époque une forte expansion employant jusqu’à une soixantaine de salariés. Le savoir-faire, la renommée et la longévité ne sont pas gages de boucliers indestructibles face aux tempêtes conjoncturelles. En mai 1994, l’entreprise est placée en redressement judiciaire. Un an plus tard, une poignée de collaborateurs (Didier Rouhling, Richard Lanquetin, Marie-Josée Federspiel et Évariste Martins) décident de reprendre l’affaire en Scop et parviennent à convaincre le personnel.
Plan de sauvegarde…
L’offre de reprise présentée au Tribunal de Commerce est acceptée. L’aventure continue avec dix-huit associés et avec une stratégie commerciale adaptée l’entreprise poursuit sa route. 2012, nouveau coup dur et pas des moindres, un gros impayé d’un client (connu et reconnu sur la place nancéienne) entraîne la Scop Baldini en procédure de sauvegarde. Un plan de sauvegarde de dix ans est décrété. «Sans notre statut de Scop, nous n’aurions pu l’obtenir», assure Hervé Poulet, aujourd’hui gérant de l’entreprise avec Didier Rouhling. «Comme dans toute entreprise, il y a des hauts et des bas mais le plus dur a été cette procédure de sauvegarde parce qu’un de nos clients a refusé de nous payer. Cela représentait une perte équivalente à 10 % de notre chiffre d’affaires», assure ce métreur de métier qui a débuté dans l’entreprise en 1995. Aujourd’hui face à une commande publique en chute libre, l’équipe Baldini joue sur le terrain de la diversification de clients et commence doucement à sortir la tête de l’eau. L’histoire est un éternel recommencement tout comme les épisodes (bons ou mauvais) de la vie d’une entreprise. L’aventure de la Scop Baldini continue…
La Scop Baldini à la loupe
1946 : l’entreprise Baldini est créée par Victor Baldini à Vandœuvre-lès-Nancy. Dans les années 70 : la transmission d’entreprise est opérée aux quatre fils du fondateur. Mai 1994 : dirigée alors par Marcel Baldini, l’entreprise est mise en redressement judiciaire. Avril 1995 : la société est reprise en Scop (Société coopérative et participative) par l’ensemble des salariés. 2005 : l’entreprise est transférée au 31 avenue de la Meurthe à Maxéville. Effectif aujourd’hui : 13 salariés dont 12 associés. Gérants : Didier Rouhling et Hervé Poulet. CA en 2014 : 2,1 millions d’euros. Clients : des collectivités publiques et des entreprises aux deux tiers et des particuliers.