Sandrine Laurent, guide conférencière, veut réinventer les visites culturelles

Sandrine Laurent, alias Sandrine Pérégrine, a profité de la crise sanitaire pour réfléchir à son métier de guide-conférencier. Privés de croisiéristes, la professionnelle du tourisme a dû réinventer son offre pendant les confinements successifs. Elle a alors fait entrer la technologie dans ses outils de travail en proposant des visites virtuelles. « Je propose deux modes : les visioconférences ou les visites virtuelles in situ dans lesquelles je me balade en étant en visioconférence », explique-t-elle. L'arrivée du digital dans son activité n'était pas une évidence pour la guide touristique. « Ça me faisait un peu peur », souffle-t-elle. Pourtant, les visites virtuelles ont bien fonctionné permettant aux confinés de (re)découvrir le patrimoine normand depuis chez eux.

« Pendant la crise, j'ai beaucoup réfléchi à mon métier, raconte Sandrine Laurent. Notamment, sur le fait que les gens décrochent rapidement, au bout de 10 minutes, d'une visite guidée classique. » Alors pour capter le visiteur plus longtemps, Sandrine Laurent met en place des visites interactives, comme des jeux de pistes ou des visites sensorielles. Les visites ludiques sont pour l'instant destinées à un public familial avec "Les énigmes de Sandrine Pérégrine" et le désormais incontournable Arsène Lupin. Les visites sensorielles, encore en phase de test, devraient arriver prochainement.

Vers les publics éloignés et empêchés

Ces différentes réflexions durant la pandémie lui ont donné envie de se diriger vers les publics éloignés et empêchés. « J'aimerais travailler en priorité à destination des demandeurs d'asile, des personnes handicapées, des personnes âgées, des jeunes de quartiers prioritaires et des personnes incarcérés », expose-t-elle. Car le constat est clair : « ¼ des Français sont en retrait de la vie culturelle selon le Credoc », lance-t-elle. L'objectif pour Sandrine Pérégrine, soutenu dans ce projet par Katapult, est de rendre la culture accessible à tous. Ainsi, les visites virtuelles pourraient bénéficier aux personnes en incarcération ou encore aux personnes en situation de handicap moteur. « Cela permet aussi aux personnes qui ne se sentent pas légitimes de participer à une visite de découvrir l'histoire de leur pays d'accueil par exemple », analyse-t-elle. La professionnelle veut rendre le digital complémentaire aux visites en présentiel qui restent privilégiées, notamment par les collectivités avec lesquelles elle travaille.

Mais, Sandrine Laurent souhaite aller plus loin que de simples visites. À l'image de la collaboration avec la MJC de Caudebec-les-Elbeuf qui a fait appel à la guide pour réaliser un projet sur le long terme. « Je vais faire découvrir le patrimoine aux jeunes pour réaliser ensemble une visite virtuelle », s'enthousiasme-t-elle. À terme, la guide conférencière espère réaliser davantage de projets comme celui-ci alliant patrimoine, histoire et animation.

En attendant, la saison touristique a redémarré pour la guide touristique qui entrevoit, en cette année 2021, une saison intense. « On sent bien que les personnes ont envie de sortir et de se faire plaisir », affirme-t-elle. Les croisiéristes devraient également être de retour cette saison.