Salon de l'agriculture : la Région combine présentiel et format digital
Du 26 février au 6 mars, la Région des Hauts-de-France sera présente au Salon international de l’agriculture de Paris. Mais elle offrira, en parallèle, des émissions pour toucher un large public.
La Région Hauts-de-France a présenté le 15 février dernier les détails de sa participation au Salon de l’agriculture (SIA), qui se déroule du 26 février au 6 mars à Paris. L’occasion aussi pour Marie-Sophie Lesné, vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la pêche, d’exprimer ses inquiétudes pour un secteur qui doit relever de nombreux défis.
«L’an dernier, en absence du SIA à Paris, nous avons organisé un salon digital. Il a eu un grand succès avec un million de visiteurs. Cette année, nous aurons un mixte entre le salon en présentiel et en format digital», introduit Marie-Sophie Lesné. Le stand de 600 m2 de la Région accueillera ainsi un mini-plateau de télévision qui sera couplé avec des émissions enregistrées en région, diffusées sur deux canaux ,la chaîne YouTube de la Région et le site Internet dédié.
Faire entrer le SIA dans les salons
Temps forts du SIA 2022 avec «Direct salon», reportages locaux avec «Pré de chez nous», rencontres avec les jeunes qui forment la relève de demain «Dans les yeux des lycéens»… la Région a misé sur une programmation variée à un rythme quotidien. «Le principe est de faire rentrer le SIA dans le salon des gens, installés dans leur canapé, résume Eric Dréano, directeur de la communication et des relations publiques au sein du Conseil régional. On veut faire partager le ressenti des acteurs et des visiteurs, montrer comment le Concours agricole se passe… C’est un rendez-vous important, mais, évidemment, tout le monde ne va pas à Paris.»
Une belle façon de mettre à l’honneur 15 exposants (des producteurs et des comités de promotion) et 25 cuisiniers présents sur le stand régional. Mais le SIA est surtout l’occasion d’offrir une large vitrine à l’agriculture locale, confrontée à de nombreux défis. «Le moment est très compliqué pour le secteur, constate Marie-Sophie Lesné. Il est marqué par une augmentation des prix de toute part.» L'élue poursuit en donnant quelques exemples : «Les intrants et les engrais ont connu une augmentation de 80% depuis quelques mois, l’énergie a connu une augmentation de 32% en un an...»
23 millions d’euros annuels
Dans ce contexte, la Région reste attentive à l’application de la loi Egalim 2 qui doit imposer la prise en compte des coûts de production lors des négociations de prix avec la grande distribution. «Nous verrons ce que cela donne et si les sanctions brandies par le ministre seront au rendez-vous. Il y a quelques mois, nous n’aurions pas parlé de cette priorité mais la vie économique est faite d’aléas. Cet été, nous aurions parlé de la prégnance de l’urgence climatique.»
Pour autant, la Région poursuit son accompagnement autour de la conversion des modes de production et son soutien à la filière agricole biologique. Une filière fortement impactée par la crise Covid. «En 2018, la consommation de produits bio connaissait une croissance de +23%. En 2021, cette tendance s’inverse est devient négative à -3,1% en valeur», illustre Marie-Sophie Lesné De quoi déstabiliser les 1 347 exploitations bio des Hauts-de-France (5% des exploitations régionales).
Autre sujet de préoccupation : le renouvellement des générations. Alors que la région a perdu 14% de ses exploitations en dix ans, passant à 23 500 exploitations, 36% des exploitants partiront à la retraite dans les dix prochaines années. Dans ce contexte, la Région Hauts-de-France a programmé plusieurs temps d’échanges et de bilans sur les actions menées pour adopter sa stratégie, qui représente un budget annuel autour de 23 millions d’euros.