SA PLATE-FORME LOGISTIQUE EST OPÉRATIONNELLE À LA CHAPELLE-D’ARMENTIÈRES

En préalable à la modernisation et à l’agrandissement de son parc magasins pour lequel elle va consacrer 180 M€ et créer 300 emplois dans les cinq ans, la direction Nord du groupe Lidl France a consenti un investissement de 35 M€ pour se doter d’un entrepôt logistique moderne.

SA PLATE-FORME LOGISTIQUE EST OPÉRATIONNELLE À LA CHAPELLE-D’ARMENTIÈRES

D.R.Engagé depuis 2012 dans “un énorme projet de modernisation au niveau des achats, de la logistique, de l’immobilier, du management, et de remise en question des métiers”, le groupe Lidl France vient de passer une étape importante pour ce qui concerne sa direction régionale Nord (950 salariés, dont 800 en magasins et 150 sur le site chapellois), avec l’inauguration le 22 octobre 2015 de sa nouvelle base logistique de La Chapelle-d’Armentières, entrée en service le 20 avril 2015.

Flambant neuf. Son implantation précédente à Lesquin ne suffisait plus, limitée qu’elle était à 18 000 m². Désormais la DR Nord peut accompagner la montée en gamme de Lidl France et compter sur un outil flambant neuf de 41 923 m2 pour une capacité de 19 000 palettes, en bout de la ZAC de la Houssoye où elle occupe 14 ha longtemps dévolus en partie à l’ex-Société centrale d’impression armentiéroise (SCIA). L’entrepôt lui-même se compose de six zones de températures différentes selon les produits stockés (jusqu’à -24° pour les surgelés), avec des quais dédiés permettant le déchargement face aux zones correspondantes. Les conditions d’exploitation y ont été particulièrement soignées : chauffage au sol sur l’intégralité de la plate-forme, production de froid à l’ammoniac, convoyeur de box isothermes automatisé qui nettoie, désinfecte et réfrigère, éclairage Led… Au final, à considérer que cet entrepôt a une durée de rotation de neuf jours, l’organisation est optimisée au maximum pour livrer, via 600 000 colis préparés, 6 500 palettes réceptionnées et 7 650 palettes expédiées chaque semaine, les quelque 1 600 produits présents en magasin (“1 produit, 1 besoin”), hors non-alimentaire et articles des catalogues papier et des publicités TV. Des exemples : l’eau, qui est la meilleure rotation de l’enseigne, est directement stockée en zone d’expédition pour gagner en efficacité, des palettes plastique de 5 kg au lieu de palettes Europe bois de 12 kg, ou encore une organisation très dynamique et volontariste de récupération des déchets articulée autour du projet “Mettez-vous au vert”, lancé il y a un an. Si Lidl recycle aujourd’hui 70% de ses déchets, il a pour objectif le taux de 95%, soit 25% de marge de progrès qu’il espère atteindre grâce à sa logistique intégrée. Le groupe a investi 35 M€ dans cet outil qui, pour une capacité de livraison de 70 à 80 magasins, approvisionne tous les jours avant leur ouverture et dans toutes les familles de produits les 53 magasins de la région Nord, de Douai à Dunkerque, dont 31 dans la métropole lilloise, pour satisfaire plus de 250 000 clients/semaine à raison de quelque 270 rotations de camions/jour avec un taux de remplissage de 97%.

“Les projets sont là”. Si les élus présents, Bernard Coisne, maire de La Chapelled’Armentières, Bernard Haesebroeck, maire d’Armentières, Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille, ont pu apprécier et se féliciter de la qualité de cet outil, sans doute ne sont-ils pas restés insensibles aux interventions de Stéphane Masson, directeur régional Lidl France, et d’Arnaud Méheust, gérant en charge de l’immobilier de Lidl France. Le premier a en effet mis l’accent sur les 142 embauches en CDI réalisées depuis le 1er janvier, dont 30 pour l’entrepôt, les 12 000 heures de formation, les 50 promotions internes, mais aussi les partenariats engagés avec Skema, l’Edhec, l’IEMD et les 300 000 de taxe d’apprentissage pour mieux “poursuivre avec vous notre stratégie de développement et d’investissement sur la région. Les projets sont là, il n’y a plus qu’à parapher”. Et d’annoncer un total de 31 opérations, 7 projets de créations et 24 projets de transferts pour les cinq années qui viennent, pour plus de 180 M d’investissements et 300 nouveaux emplois directs. Objectif : “passer de 5% de parts de marché aujourd’hui à 8% d’ici cinq ans”.

“On a besoin de vous”. Arnaud Méheust a en quelque sorte enfoncé le clou en direction notamment des politiques présents. Si Lidl a développé depuis trois ans un “énorme programme d’investissement en France” – plus de 400 M par an pour les magasins et 1 350 M pour la logistique –, il reconnaît que, pour ce qui concerne la région Nord, “on est en déficit sur la partie magasins pour montrer notre savoir-faire, notre montée en gamme, notre recherche d’excellence. On a un très vieux parc”. Le message est clair : “On a besoin de vous. On a la volonté d’investir, on a la capacité d’investir, on a un concept qui fonctionne bien. On a l’envie, les projets, des partenaires qui savent nous accompagner sur des projets locaux…” De fait, à ce jour seuls trois magasins répondent au concept, ceux de Waziers, Roubaix boulevard de Fourmies et Sin-le-Noble. C’est dire si le partenariat enseigne/élus s’avère d’importance en cette période de révision des documents d’urbanisme et pour le passage obligatoire des projets devant la Commission départementale d’aménagement commercial, puisque, d’une moyenne de 860 m² de surface de vente, ils doivent grandir à 1 420 m², voire pour certains à 1 700 m².

“Gagnant/gagnant”. Elargissement de l’A25, création d’échangeurs… “l’accessibilité est une priorité du mandat, les crédits sont inscrits dans le contrat de plan”, a rappelé Damien Castelain qui a, de son côté, plaidé pour le MIN de Lomme et tenu à rassurer, insistant sur le rôle de facilitateur des élus communautaires : “J’ai bien noté vos 31 projets, nous avons des contraintes de modifications de PLU (…). Vous n’aurez aucun mal à convaincre les maires à ce que Lidl vienne s’implanter sur la Métropole. En tout cas, nous sommes complètement en phase avec vous dans cet esprit gagnant/ gagnant qui règne à la Métropole européenne de Lille.” Sachant qu’entre l’identification d’un site avec 1 ha de terrain et son ouverture, le délai moyen est de trois ans. Dans la région Nord-Pas-de-Calais, le groupe Lidl possède deux autres platesformes logistiques : la première à Cambrai, inaugurée en 2010, 37 000 m2 et 65 magasins desservis ; la seconde à Lillers, ouverte en 1999, 18 000 m2 et 55 magasins.