Entrepreneuriat : s’y former pour faire face à l’écosystème
Avec le boom de la création d’entreprise, la formation en matière entrepreneuriale s’avère plus que nécessaire car, c’est une certitude tout le monde ne peut pas être entrepreneur mais peut avoir une démarche entrepreneuriale. Cette prise de conscience peut permettre d'éviter certaines erreurs. Du côté du Peel (Pôle Entrepreneuriat Étudiant de Lorraine) on l’a bien compris.
Tout le monde ne peut pas être entrepreneur mais tout le monde peut avoir une approche entrepreneuriale ! C’est un peu l’ADN du Peel (Pôle Entrepreneuriat Étudiant de Lorraine) depuis sa création au cœur de l’Université de Lorraine en 2010 sous la houlette de Christophe Schmitt, professeur à l’IA de Metz et au Cerefige (Centre européen de recherche en économie financière et en gestion des entreprises) et président de l’AIREPME (Association internationale de recherche en entrepreneuriat et petites et moyennes entreprises). Un ouvrage, «Retour vers les futurs» vient d’ailleurs d’être édité pour retracer l’histoire et l’évolution du dispositif. Depuis sa création, le Peel a mobilisé 58 557 étudiants de l’Université de Lorraine. Avec près de 550 étudiants-entrepreneurs accompagnés en 2022, l’Université de Lorraine est pour la 7e année consécutive, l’université la plus entreprenante de France. Développer la créativité et l’esprit d’entreprendre s’affichent comme la mission première de la structure. Démonstration le 21 mars dernier avec pas moins de 300 étudiants de l’IUT Nancy-Brabois venus découvrir les dispositifs proposés par le Peel. «Dans le cadre du Bachelor Universitaire de Technologie (BUT), l’IUT Nancy-Brabois s’efforce d’offrir à ses étudiants toutes les compétences nécessaires pour les sensibiliser à l’entrepreneuriat. Au cours de la journée du 21 mars, les étudiants ont découvert la méthode Idéo, animée par les formateurs du Peel. Elle permet d’apprendre à développer leur projet et à transformer leur idée en opportunités d’affaires», explique-t-on au Peel. Si faire de son cœur de métier, un potentiel de développement de business est louable, il n’en demeure pas moins que si les différents porteurs de projets sont hyper spécialisés dans leurs domaines d’activité, le fait de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale nécessite de maîtriser certains codes et d’avoir un savoir-être entrepreneurial. Exemple typique dans l’univers de la santé, un secteur de plus en plus en vogue et convoité par bon nombre d’investisseurs en quête de placement juteux.
Module spécifique
«Utiliser un travail scientifique ou de recherche pour améliorer le bien-être général dans un secteur porteur d’avenir entraîne aujourd’hui une très forte demande de la part d’investisseurs et d’industriels en nouveaux brevets et en innovations», assure le professeur Pascal Eschwege, chef de service d’urologie au CHRU de Nancy, fondateur de la start-up Vita DX (aujourd’hui une PME de 25 personnes développant un système de détection automatique des cellules cancéreuses dans les prélèvements urinaires) à l’occasion d’une rencontre entre des étudiants en santé et les membres du Peel. «Nous formons de bons cliniciens, mais mal préparés au monde industriel, sans notions de création d’entreprise, de méthodologie en ce domaine, contrairement aux étudiants en médecine américains», continue le professionnel de santé. Un module spécifique pour les étudiants en santé a été mis en place par le Peel. «Cette unité d’enseignement optionnel voit le nombre d’étudiants volontaires augmenter chaque année. De sept étudiants la première année, nous sommes passés à 38 en 2023. Nous sommes la seule université à proposer un tel module santé en phase préparatoire, c’est-à-dire destiné aux étudiants entre la 3e et la 6e année de leur cursus», explique Christophe Schmitt, le responsable du Peel. «En France, nous avons techniquement tout ce qu’il faut, mais l’écosystème est encore trop dispersé, opaque. Cet enseignement vise à rapprocher le monde académique et la réalité économique», continue Pascal Eschwege. Et cela semble prévaloir pour la quasi-totalité des secteurs. Inculquer une culture de l’entrepreneuriat et s’y former apparaît plus que nécessaire histoire d’éviter les mauvaises surprises.
Retour vers les futurs…
112 pages version rétrospective mais surtout perspective ! «Retour vers les futurs, une histoire d’avenirs», c’est le titre de l’ouvrage édité par le Peel (Pôle Entrepreneurial Étudiant de Lorraine). Depuis 2010, date de sa création, le Peel, issu d’une déclinaison du programme national Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert de l’entrepreneuriat (Pépite), développe sa pédagogie. ADN affiché : une vision originale de l’esprit entrepreneurial portant non simplement sur le porteur de projet pour le projet lui-même mais sur le fort lien de ces deux composants avec les acteurs de l’écosystème.