Rubix DataCenter, rapatrie les données sur le territoire
Alors que la question de la souveraineté des données s’impose de plus en plus dans les questions de société, un datacenter voit peu à peu le jour au Creusot. Porté par la société Rubix DataCenter, le projet qui aura nécessité 1,5 million d’euros d’investissement devrait voir le jour à la mi-décembre 2022.
72 baies informatiques et 10 000 serveurs trouveront leur place dans le futur datacenter, qui devrait être opérationnel en fin d’année 2022, au Creusot. « Les entreprises tournent de plus en plus le dos aux grandes sociétés d’hébergement comme Amazon, conscientes que leurs données sont stockées on ne sait où, tandis que les tarifications restent floues » résume Benjamin Ledoux.
Dirigeant de MyComputing, qu’il a créé il y a 10 ans, pour apporter un service informatique aux entreprises n’ayant pas les moyens, les ressources ou les besoins d’avoir cette compétence en interne. Il a souhaité aller plus loin dans la réponse apportée. « Nous avons deux salles informatiques en interne, mais elles sont devenues trop petites pour accueillir nos clients et nous voulions renforcer la sécurité tout en proposant une solution de plus haute qualité de service. »
Miser sur la sécurité
Benjamin Ledoux s’est donc associé à un professionnel des télécoms installés à Paris, Christophe Leal, pour fonder Rubix Datacenter. Ensemble, ils ont investi 1,5 millions d’euros avec le soutien de la communauté urbaine du Creusot-Montceau à hauteur de 100 000 euros pour imaginer un site de proximité pour les entrepreneurs français. « Les dirigeants veulent savoir que leurs données sont proches de chez eux. En termes de gouvernance des données, c’est important de garder en France des brevets ou des données sensibles. » Une innovation industrielle, une formule à protéger, une information bancaire, un produit de luxe, des contenus appartenant à une collectivité… Les données en tout genre demandent elles aussi une grande protection.
« Le bâtiment de 400 mètres carrés sera construit en béton cellulaire, celui qui offre la meilleure résistance au feu, tandis que les arrivées électriques emprunteront des chemins distincts pour arriver sur des transformateurs différents pour éviter les pannes. Deux groupes électrogènes assureraient cependant la continuité si cela devait quand même arriver. » Le site comprendra également deux chaînes de refroidissement indépendantes pour palier aux pannes. « Pour économiser de l’énergie, quand la température extérieure est inférieure à 12 degrés, des ventilateurs viendront en remplacement de la climatisation. »
Un atout séduction
Avec ce nouvel outil, Benjamin Ledoux et Rubix DataCenter accueilleront d’abord entre 300 et 400 clients. « Nous rapatrierons des clients qui sont pour l’heure dans d’autres datacenter sur le territoire et espérons en accueillir de nouveaux, notamment de nouvelles entreprises qui pourront venir s’implanter, profitant du TGV et de la présence d’un datacenter local ! »
Si les huit salariés de MyComputing sont chargés de lancer le site, Benjamin Ledoux prévoit plusieurs recrutements pour assurer son fonctionnement. Opérationnel, Rubix DataCenter demandera l’agrément HDS indispensable pour héberger également les données de santé.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert