RTE présente le bilan électrique 2014 dans le Nord-Pas-de-Calais

L’électricité est un indicateur fort de l'économie d'une région. Des enjeux majeurs se dégagent donc du bilan électrique 2014 dans la région, le Nord-Pas-de-Calais représentant 10% de la consommation française. Christian Aucourt, délégué de RTE (Réseau de transport d'électricité) dans le Nord, nous présente ces chiffres.

La surveillance du réseau électrique demande une vigilance toute particulière étant donné les risques liés aux lignes à haute tension, par temps d’orage, par exemple.
La surveillance du réseau électrique demande une vigilance toute particulière étant donné les risques liés aux lignes à haute tension, par temps d’orage, par exemple.
Christian Aucourt, délégué de RTE dans le Nord, annonce une baisse de la consommation de l’électricité, même si celle-ci a tendance à “se stabiliser”.

Christian Aucourt, délégué de RTE dans le Nord, annonce une baisse de la consommation de l’électricité, même si celle-ci a tendance à “se stabiliser”.

 -4,6 %. C’est l’évolution de l’année 2014 par rapport à 2013 de la consommation électrique en Nord-Pas-de-Calais. Au niveau national, cette baisse est plus significative encore : -6 %. “Ce chiffre est à pondérer, avance Christian Aucourt. Les températures plutôt douces de cet hiver comparées aux moyennes de saison font chuter la consommation d’électricité. Il faut donc adapter ces chiffres à ces conditions.” Avec cette correction, la baisse de la consommation s’élève tout de même à 0,8 %. Les effets de la crise se font encore sentir, mais on constate quelques signes de reprise : entre 2009 et 2014, la consommation corrigée d’électricité augmente de 1 %.

Les besoins des entreprises, qui représentent environ 50 % de la consommation électrique régionale, ont chuté : 6,8 % de moins pour les PME/PMI/professionnels, et -1 % pour les grandes industries, moins sensibles aux variations de températures. “Quand la température baisse d’un degré, cela représente une baisse de consommation de 105 mégawatts : l’équivalent d’une ville comme Dunkerque“, précise Christian Aucourt. Le Nord-Pas-de-Calais a d’ailleurs la particularité de produire plus qu’il ne consomme (40 300 gigawatts/heure produits, 33 800 gigawatts/heure consommés).

Des énergies renouvelables en nette progression. Du côté des fournisseurs, les énergies renouvelables sont de plus en plus courantes : si le nucléaire reste la première source d’énergie (plus des quatre cinquièmes de la production électrique dans la région, pour 76 % en France), la part des énergies renouvelables – l’énergie éolienne en première ligne – croît de façon constante depuis 2006. “On sent l’engagement régional pour l’éolien, notamment au sud-ouest. Le Nord-Pas-de-Calais a plus de potentialité sur l’éolien que sur le photovoltaïque !

“Ce développement de plus en plus grand des EnR nous pousse à adapter le réseau, autrefois concentré sur la clientèle, déclare le délégué de RTE. Les infrastructures doivent être installées auprès de ces nouvelles sources d’énergie.” La principale source d’électricité de la région étant l’éolien, les lignes doivent être raccordées à de grandes plaines où le réseau n’était pas forcément présent auparavant. Cela représente des dépenses d’investissement importantes, RTE ayant investi 27,3 millions d’euros sur le réseau régional en 2014. 

Les projets de RTE

La surveillance du réseau électrique demande une vigilance toute particulière étant donné les risques liés aux lignes à haute tension, par temps d’orage, par exemple.

La surveillance du réseau électrique demande une vigilance toute particulière étant donné les risques liés aux lignes à haute tension, par temps d’orage, par exemple.

D’autres projets sont en cours de réalisation, justifiant ces dépenses… Parmi lesquels, le raccordement d’OVH à Dunkerque, particulièrement exigeant : “OVH a besoin d’une tension constante, c’est une bonne chose que de nous avoir confié le projet : c’est un signe que notre réseau est stable…” RTE participe aux groupes de travail concernant les véhicules électriques avec la CCI de région. D’autre part, un showroom sur les réseaux électriques intelligents ouvrira en septembre 2015 à EuraTechnologies. A plus long terme, la liaison 400 000 volts entre Lille et Arras (mise en service prévue entre 2018 et 2020) fait encore débat. Les élus et la population sont plutôt opposés au projet alors que Christian Aucourt juge nécessaire la construction d’une telle ligne. Le début des travaux, prévu pour 2016, ne devrait “pas être reporté” par ce “temps de consultation“.