RTE : la mise au vert de l’électricité se poursuit

Le nouveau S3REnr (Schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables) pour la région Grand Est devrait être validé pour le deuxième semestre au plus tard en novembre. Cette feuille de route de l’intégration des énergies renouvelables au réseau électrique entend capter 5 000 MW supplémentaires d’électricité verte à l’horizon 2030. L’an passé, 91 % de la production d’électricité dans la région provenaient de sources n’émettant pas de gaz à effet de serre avec en première ligne, le nucléaire.

© : RTE Est
© : RTE Est

91 % de la production d’électricité l’an passé (87,2 TWh en chute de 1,4 % du fait d’une baisse de la production d’électricité nucléaire liée à différentes opérations de maintenance notamment), sont le fait de sources n’émettant pas de gaz à effet de serre. Bilan tiré par le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, RTE, pour la région et présenté au début du mois. «Le fait marquant de l’an passé, c’est la hausse majeure des énergies renouvelables dans la production d’électricité», assure Élisabeth Bertin, la déléguée RTE pour l’Est de l’Hexagone. Cette hausse des énergies renouvelables incombe surtout à la production d’énergie solaire qui affiche une augmentation de 32,6 % (soit 0,9 TWh produits). «Cette augmentation du solaire est en lien direct avec le développement de la centrale solaire de Marville dans la Meuse qui est aujourd’hui la deuxième plus grosse centrale photovoltaïque en France mise en service en février 2021.» L’éolien affiche une production annuelle l’an passé de 7,7 TWh, en baisse de 12,8 % par rapport à 2020. «Cela s’explique par des conditions météorologiques défavorables et ce malgré une augmentation de 6 % de la capacité du parc éolien.» De leur côté, les productions hydrauliques (8,4 TWh produits l’an passé) et bioénergies (1,2 TWh produits l’an passé) affiche des augmentations respectives de 8,9 et de 16 %. «Globalement la capacité du parc ENR augmente de 7,9 % en 2021, soit 559 MW supplémentaires et représente 35,1 % du parc régional. La production ENR couvre à elle seule près de 40 % de la consommation en Grand Est, pour un taux national de 25,3 %. Notre région demeure la deuxième région la plus productive d’énergie électrique à partir d’ENR.»


Production thermique en hausse

L’énergie nucléaire demeure toujours le moteur principal de la production d’électricité avec 61,3 TWh produit l’an passé, en baisse de 3,4 %. Quid de cette baisse ? «Les indisponibilités du parc nucléaire en fin d’année, du fait de certaines opérations de maintenance, ont entraîné une baisse de la production nucléaire.» Conséquence directe : la production thermique (essentiellement gaz et charbon) a augmenté de 13,6 % pour atteindre les 7,7 TWh «pour compenser les indisponibilités du parc nucléaire.» Avec une production totale de 87,2 TWh, «la production régionale permet toujours de couvrir largement le volume annuel de consommation. Grâce au maillage de notre réseau et aux lignes d’interconnexion avec les pays voisins, la production régionale contribue ainsi à l’équilibre offre-demande français et européen.» Le solde exportateur régional est de 41,2 TWh en 2021 et la région contribue aujourd’hui, avec la situation géopolitique en Ukraine, à la solidarité électrique européenne. Côté consommation d’électricité, elle a augmenté de 4,4 % par rapport à 2020 mais n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant Covid. Avec 40,3 TWh consommés (9,3 % de la consommation nationale), elle est en baisse de 2 % par rapport à 2019. «Il est bon de souligner que la reprise économique a eu un impact régional plus faible sur la consommation de la grande industrie (+ 1 %) qu’au niveau national où elle enregistre une hausse de 8 %.» Le gros de la consommation est le fait des PME-PMI (36,2 %) et des professionnels et particuliers (43,2 %).

Nouveau S3REnr au deuxième semestre

S3REnr pour Schéma régional de raccordement des énergies renouvelables ! Dans la région, cette feuille de route de l’intégration des énergies renouvelables au réseau de transport d’électricité devrait être validée «au plus tard fin novembre», comme l’assure Élisabeth Bertin, la déléguée RTE pour l’Est de l’Hexagone. Objectif : intégrer 5 000 MW supplémentaires d’électricité en provenance des énergies renouvelables d’ici 2030. 450 M€ d’investissement de RTE sont annoncés dont 330 M€ pour la création de nouveaux ouvrages électriques et 120 M€ pour le renforcement des ouvrages existants.