RSE : L’outil parfait pour travailler sa marque employeur
Moins de turn-over et des recrutements facilités. La politique RSE est devenue un élément important dans la gestion des ressources humaines. Un sujet évoqué le 6 juin par Dieppe Territoire d’Industrie.
Quand RSE et marque employeur se rejoignent… Jeudi 6 juin, Dieppe Territoire d’Industrie organisait une matinée autour de la RSE, en partenariat avec l’Agence de Développement de la Normandie, dans les locaux de Toshiba à Martin-Eglise. Avec en toile de fond, les difficultés récurrentes de recrutement, qui touchent tous les secteurs. « Il y a des candidats, mais il est très difficile de les attirer et de les garder en Normandie, soulève Emmanuelle Le Roy, Chargée de mission Appui RH aux entreprises à l’AD Normandie. Il y a un gros travail à faire pour appréhender les nouvelles demandes des jeunes. » Et la RSE peut être un levier pour y parvenir. Rien d’étonnant donc à ce que 80 personnes aient assisté à cette rencontre du 6 juin, dont la quasi-totalité est fortement impliquée dans les ressources humaines au sein de leurs entreprises.
Il faut dire que les deux idées ont bien des points communs. La RSE et la Marque employeur, sont deux concepts qui sont nés d’une pression extérieure. Et toutes les deux sont des actions d’amélioration continue. « On ne peut plus passer à côté, et il n’est plus question de ne parler que de verdissement ! Cela ne suffit plus », a martelé Magaly Aube-Desaunay, dirigeante du cabinet Marque d'Intérêt. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon l’index d’Universium 2023, 33 % des jeunes talents déclarent ne pas souhaiter rejoindre une entreprise qui ne s’engage pas dans une politique de RSE. « Et c’est un chiffre qui a bondi de 12 % en un an », précise encore la conseillère et formatrice. Et pour 55 % des salariés la démarche RSE joue sur l’envie de rester au sein de leur entreprise.
Recruter sur les soft skills
« Parfois, les solutions sont simples : il suffit de dire ce que l’on fait », insiste Emmanuelle Le Roy. Alors pour Magaly Aube-Desaunay, « il faut souvent faire un pas de côté dans toutes les étapes du recrutement ». Formuler différemment les offres d’emplois, et « assumer que le candidat puisse être partie prenante du futur de votre entreprise. » Une des solutions est de rechercher les candidats par de nouveaux canaux, pour trouver davantage des accointances de valeurs plutôt que de compétences. Plusieurs solutions ont été présentées, comme le job dating « à l’aveugle », à l’occasion d’épreuves sportives partagées ou encore les recrutements par simulation.
Un outil qu’a testé (et approuvé) Christophe Vergneault dirigeant de Technomap, pour recruter des câbleurs. 4 heures de tests pour mesurer l’habileté des candidats et la compatibilité avec un métier pour lequel il n’y a pas de formation certifiante. « Et nous, derrière, on les forme, précise Christophe Vergneault. Plus de 20 câbleurs sur les 40 qu’on emploie sont passés par là. Et aujourd’hui on pérennise 95 % de nos recrutements. »
Générer de l’engagement et de l’autonomie
Mais pour être efficace ce recrutement « RSE » doit aussi être prolongé au quotidien. 59 % des salariés engagés dans la politique RSE de l’entreprise n’envisagent pas de la quitter. C’est en effet, une forme de reconnaissance du salarié et aussi un peu un moyen de faire évoluer les postes dans le temps. « C’est important de sentir engagé, pris en considération. C’est une marque de confiance et cela génère de l’initiative. Il faut impliquer les salariés dans la gouvernance du projet RSE. Mais engager les collaborateurs, cela ne peut se faire qu’avec une direction et des managers engagés » insiste Magaly Aube-Desaunay.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre