Rougeole: recrudescence en 2023, avertissement avant le brassage des JO-2024

La rougeole, maladie évitable mais potentiellement mortelle, a connu "une recrudescence" en France en 2023, selon Santé publique France, qui insiste sur la vaccination et alerte sur le risque accru de cas importés à...

La rougeole a connu une recrudescence en France en 2023, selon Santé publique France, qui insiste sur la vaccination © SAVO PRELEVIC
La rougeole a connu une recrudescence en France en 2023, selon Santé publique France, qui insiste sur la vaccination © SAVO PRELEVIC

La rougeole, maladie évitable mais potentiellement mortelle, a connu "une recrudescence" en France en 2023, selon Santé publique France, qui insiste sur la vaccination et alerte sur le risque accru de cas importés à la faveur des Jeux olympiques de Paris.

L'année passée, 117 cas de rougeole, dont 31 importés, ont été déclarés, contre respectivement 15 en 2022, 16 en 2021 et 240 en 2020, indique un bilan publié mercredi, qui confirme la tendance internationale. Aucun décès n'a été rapporté.

"Si le nombre de cas a été multiplié par huit par rapport à 2022", sous l'effet principalement d'un épisode groupé chez des collégiens d'Auvergne-Rhône-Alpes, "il reste encore très limité par rapport à la période pré-Covid" (moyenne de 1.538 cas entre 2016-2019), précise l'agence sanitaire.

Depuis la dernière épidémie en 2018-2019, interrompue dès le début de la pandémie de Covid-19 en 2020, le virus de la rougeole avait "très peu circulé, occasionnant quelques cas sporadiques isolés" en France.

Mais depuis 2022 et notamment en 2023, une recrudescence de rougeole est observée dans le monde, après une baisse de la couverture vaccinale constatée post-Covid.

Maladie virale très contagieuse, la rougeole est souvent bénigne, mais peut entraîner des complications graves, respiratoires et neurologiques. Elle se manifeste habituellement par une éruption cutanée précédée par une rhinite, une conjonctivite, une toux, accompagnée d'une fièvre très élevée et d'une grande fatigue.

En 2023, elle a entraîné 27 hospitalisations en France, dont deux en réanimation, essentiellement des enfants de moins de 5 ans et des adultes de plus de 30 ans, et 12 cas avec complication, principalement des pneumopathies.

La maladie touche surtout des enfants, mais pas uniquement. L'âge médian des cas était de 12 ans, plus élevé que les années antérieures, en lien avec le foyer chez des collégiens. 

Des millions de visiteurs

En 2023, la France a enregistré "une hausse notable des cas importés" (31 contre 5 en 2022), dont plus de la moitié non vaccinés, ce qui a entraîné "des chaînes de transmission".

Sept foyers épidémiques (dont quatre liés à des cas importés) ont été décomptés, le plus important en Auvergne-Rhône-Alpes avec 64 cas. 

Alors que la France va accueillir des "millions de visiteurs étrangers à l'occasion des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques" (28 août-8 septembre) et que "des épidémies de rougeole sévissent en Russie et en Europe de l'est, notamment en Roumanie, le risque d'importation augmente", a alerté SpF.

D'autant que l'Organisation mondiale de la santé s'est dite fin février "extrêmement préoccupée" par une forte recrudescence de la rougeole dans le monde, après un relâchement de la vaccination.

Plus de 306.000 cas ont été recensés en 2023, soit un bond de 79% en un an, a indiqué l'OMS, selon laquelle les chiffres réels sont bien supérieurs. Une hausse des décès est aussi anticipée, mais les données pas encore disponibles.

"La prévention de la rougeole et de la rubéole n'est plus une priorité mondiale et gouvernementale en raison de problèmes concurrents tels que le Covid-19, les crises économiques, les conflits, etc", selon l'organisation.

Faute de traitement contre la rougeole, la vaccination est la seule protection -même si aucun vaccin n'est efficace à 100%.

En 2023, sur 96 cas éligibles à la vaccination et au statut connu, 44% n'étaient pas vaccinés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR), 9% avaient reçu une dose, 46% deux doses (le nombre requis), 1% un nombre inconnu.

Une grande partie des cas chez des vaccinés à deux doses venait de l'épisode d'Auvergne-Rhône-Alpes, a pointé SpF. "L'âge de la vaccination lors de la première dose pourrait avoir expliqué la moindre protection de ces collégiens à long terme".

En France, "ces dernières années, la couverture vaccinale contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) s'est nettement améliorée", selon SpF. Avec la vaccination obligatoire pour les nourrissons depuis 2018, l'objectif d'une couverture de 95% à l'âge de 2 ans devrait être "bientôt atteint".

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