Rouen : près de 150 emplois menacés chez Lubrizol

Lubrizol France a annoncé une réorganisation de ses activités qui pourrait conduire à la suppression de 145 emplois sur le site de Rouen. Une annonce qui suscite de vives réactions chez les salariés et chez les élus. 

Photo d'illustration
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Le groupe Lubrizol France a annoncé un plan de restructuration impactant lourdement son site de Rouen. Sur les 367 postes actuellement en place, 145 seraient supprimés, soit près de 40 % des effectifs. Au niveau national, 169 emplois sont menacés. Une annone qui intervient dans un contexte économique défavorable marqué par la baisse du marché des véhicules thermiques, les conséquences post-Covid, la perte de débouchés en Russie et une concurrence accrue, notamment en provenance de Chine. Lubrizol prévoit également de délocaliser 10 % de l’activité rouennaise : 3 % au Havre et 7 % hors d’Europe. Seule l’activité de mélange et d’adjuvant de viscosité serait maintenue sur le site.

Face à ces annonces, la Métropole Rouen Normandie a exprimé son soutien aux salariés, soulignant leur engagement exemplaire, notamment lors de l’incendie de 2019. Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole, accompagné d’autres élus, a insisté sur la nécessité d’un accompagnement adapté : « Il est essentiel que les conditions de reclassement soient à la hauteur de l’investissement des salariés. » Il pointe également un manque d’anticipation sur la transition écologique et une délocalisation vers des pays aux normes environnementales moins strictes.

Dans un courrier adressé au Premier ministre, plusieurs parlementaires, dont la sénatrice Céline Brulin et les députés Édouard Bénard et Jean-Paul Lecoq, dénoncent une décision « brutale » et regrettent que les emplois soient « sacrifiés ». Ils demandent une intervention ferme de l’État pour contraindre Lubrizol à revoir son plan.

Les élus alertent également sur l’impact plus large de cette décision sur la filière chimie en Seine-Maritime, déjà fragilisée par d’autres restructurations récentes. Ils exhortent le gouvernement à protéger l’industrie et à examiner les propositions alternatives des organisations syndicales.