Roger Cayzelle : régionalement vôtre…
A31 bis. Gare de Vandières et son référendum annoncé par le Conseil régional. Le Pacte Lorraine et son intérêt souvent mis à mal et surtout la grande affaire du moment : la naissance de la Grande Région Est Alsace-Lorraine et Champagne-Ardenne. Menu chargé à l’occasion des dernières Rencontres matinales de l’Excelsior cru 2014 à Nancy où Roger Cayzelle, le président du Conseil économique, social et environnemental de Lorraine (Cesel) était l’invité.
«Il faut arrêter les batailles de Clochemerle. Nous n’avons plus le choix, il faut la faire cette Grande Région Est.» Dixit Roger Cayzelle, le président du Conseil économique, social et environnemental de Lorraine (Cesel), invité des dernières Rencontres matinales de l’Excelsior de l’année à Nancy le 18 décembre, au sujet de l’adoption définitive par le Parlement de la carte territoriale de l’Hexagone à treize régions. Une carte version «treize à table» accentuant toujours la polémique, qui pourrait encore monter d’un cran (voir encadré). «C’est certain, cela ne va pas être facile d’un point de vue politique. Il faudra dix ans pour construire cette Grande Région Est.» Le grand challenge des années à venir est donc bien présent : unir, mettre en synergie et en accord les Lorrains, Alsaciens et Champardennais pour créer un véritable pack offensif pour avancer dans la mêlée du développement commun. «Il faudra raisonner en pôles de compétences partagés à l’image des länder allemands», analyse le président du Cesel, une idée partagée avec ses homologues des autres conseils économiques la semaine dernière avant la trêve des confiseurs.
Querelle régionale inutile
Reste dans le même temps à se mettre d’accord au cœur même de la Lorraine où les sujets, plus que délicats, sont nombreux. La gare de Vandières remis en avant avec l’annonce d’un référendum souhaité par l’exécutif régional où les Lorrains seront appelés à choisir sur sa construction ou non. «Au moment où l’on était parti et concentré sur d’autres sujets comme le Pacte Lorraine, on va remettre en avant une nouvelle querelle régionale inutile. Faire un référendum en fin de course de projet, cela ne sert à rien». Côté débats, la Lorraine risque d’être de nouveau servie avec celui programmé pour février-mars 2015 au sujet de l’A31 bis. Sur le tracé tout le monde semble à peu près d’accord. Une voie nouvelle depuis le péage de Gye en direction de Toul et Dieulouard en privilégiant les voies existantes, un doublement de l’autoroute à hauteur de Metz puis une mise à deux fois trois voies à Florange pour poursuivre sur Thionville et le Luxembourg. Coût estimé de l’opération : entre 1,3 et 1,5 milliards d’euros, «l’État devrait financer à hauteur de 600 millions d’euros», lâche Roger Cayzelle. Reste la question du péage : «si l’on passe par un opérateur privé, cela coûtera moins cher.» Le débat public s’annonce déjà plus que sympathique. En Lorraine, le temps passe, parfois change, mais les sujets et débats sont toujours pour autant bien présents. Reste juste à mettre tout le monde d’accord en Lorraine… et maintenant en Alsace et Champagne-Ardenne.
Nouvelle région : y a du boulot !
«Freiheit fur Elsass» (liberté pour l’Alsace) ou encore «Alsace, Bretagne, unies contre Paris». Ces types de slogans ont de nouveau été portés le samedi 20 décembre dernier dans les rues de la capitale via une manifestation menée par certains groupes bretons et alsaciens contre la nouvelle carte territoriale. Des manifestations contre la fusion des régions de plus en plus désertées par les élus mais où bon nombre de groupes identitaires abondent. Méfiance…